Les CFF attribuent encore un gros contrat à une société étrangère
La photo montre une poignée de main entre le directeur des CFF, Vincent Ducrot, et un dirigeant d’Hitachi Rail. L’image a été publiée par le groupe japonais de technologies ferroviaires sur LinkedIn. Hitachi Rail y célèbre l’obtention d’un contrat majeur, d’un montant pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros, pour la numérisation du réseau ferroviaire helvétique. L’homme souriant qui serre la main de Ducrot est Kurt Sauerwein, responsable du projet chez Hitachi.
Hitachi qualifie ce mandat de «landmark project», soit un projet phare marquant une étape clé dans la modernisation de l’infrastructure ferroviaire suisse.
Les postes d’aiguillage doivent être modernisés
Il s’agit d’un contrat-cadre portant sur des technologies numériques de postes d’aiguillage. Sur une période d’environ 20 ans, Hitachi Rail doit remplacer une grande partie des installations existantes. Certaines datent encore des années 1950. Les CFF entendent renouveler jusqu’à 80% de leurs postes d’aiguillage.
La publication sur LinkedIn est apparue durant le week-end. Aucune communication officielle des CFF n’a toutefois été diffusée à ce sujet. L’entreprise ferroviaire a-t-elle volontairement gardé le silence après l’attribution polémique récente d’un autre mandat à l’allemand Siemens? Ce précédent contrat – portant sur la commande de 116 trains a deux étages – a provoqué une vive agitation politique ces dernières semaines. Stadler Rail, basé en Suisse orientale, avait été évincé; le constructeur ferroviaire appartenant à Peter Spuhler a déposé un recours.
En réalité, les CFF avaient déjà communiqué sur ce nouveau mandat visant des aiguillages début octobre. À l’époque, ils écrivaient:
Cette formulation laissait entendre que Siemens et Stadler Rail devaient également obtenir des parts du marché. Mais sans préciser les volumes exacts.
Un malentendu autour du lot attribué à Stadler
Selon les CFF, le projet se divise en deux:
- Le lot 1 comprend les systèmes globaux ainsi que le matériel et les logiciels des postes d’aiguillage.
- Le lot 2 concerne la fourniture de composants électroniques. Il était alors précisé: «Le lot 2 est attribué à Stadler.»
Cette dernière information a toutefois été corrigée par la suite sur le site internet des CFF, sous le titre «Corrigendum». Il y est écrit: «Le fait que le lot 2 soit confié à Stadler peut être mal interprété. Le fait est que Stadler, Hitachi et Siemens peuvent participer aux demandes d’offres concrètes concernant l’étendue des prestations du lot 2.»
La communication publiée par Hitachi Rail sur LinkedIn montre que la majeure partie du contrat global revient à l’entreprise japonaise. Presque au même moment, le directeur des CFF, Vincent Ducrot, a, lui aussi, publié un message personnel sur LinkedIn. Il y écrit en allemand:
Il accompagne ce message, entre autres, de la même photo de poignée de main que celle diffusée par Hitachi.
Hitachi Rail est domiciliée au Japon, mais dispose également d’une filiale en Suisse. A Zurich, des ingénieurs travaillent sur les technologies de sécurisation ferroviaire et les systèmes de commande. Les conséquences concrètes de ce contrat des CFF sur l’emploi en Suisse n’étaient pas encore connues à ce stade. (adapt. jah)
