La Suisse est un pays où l'Iphone règne en maître. Près de la moitié des utilisateurs de smartphones (47,5%) misent sur Apple. Pour que cela change, Google proposera ses nouveaux Pixel 8 et Pixel 8 Pro à partir du 12 octobre. Jusqu'à présent, Google faisait l'impasse sur le marché suisse. Par peur de la domination d'Apple?
Le responsable des smartphones de Google vie-président de la firme, Nanda Ramachandran, répond par la négative. «Nous pouvons régater directement avec Apple», affirme-t-il.
Cela se ressent au niveau du prix. Le Pixel 8 est disponible à partir de 749 francs; le modèle Pro, qui dispose d'un écran plus grand (6,7 pouces) et d'un meilleur appareil photo, dès 999 francs. (L'iPhone 15 est disponible à partir de 849 francs, ou le modèle Pro à partir de 1079 francs).
L'arrivée en Suisse sur le tard et alors que les versions plus anciennes du téléphone Pixel sont disponible depuis plus longtemps dans d'autres pays serait surtout liée aux chaînes de production et aux canaux de vente.
Alors pourquoi un utilisateur Apple opterait-il pour le nouveau Pixel plutôt que pour l'iPhone 15? Pour Nanda Ramachandran, pas de doute:
Selon lui, le développement des futurs appareils est en grande partie guidé par l'intelligence artificielle, un élément que Google considère comme central.
En 2016, le patron de Google, Sundar Pichai, a affiché la volonté de passer d'une entreprise «mobile-first» à une entreprise «IA-first» au cours des dix prochaines années. Depuis, l'accent n'est plus mis sur l'Internet mobile, mais sur le développement de nouveaux services d'IA et l'optimisation de ceux déjà existants. Le Pixel 8 Pro intègre déjà certaines de ces nouvelles fonctionnalités.
Nanda Ramachandran sort un téléphone portable de sa poche et lance un appel vidéo. Il partage son écran et fait la démonstration de quelques applications:
Depuis quelques années, le smartphone n'a que peu évolué d'un point de vue technique, malgré des processeurs toujours plus rapides. Par conséquent, les fabricants se sont progressivement retrouvés à court d'arguments pour proposer chaque année un nouveau modèle. L'année dernière, le marché mondial des smartphones a reculé de 11% par rapport à l'année précédente. Les firmes misent donc d'autant plus sur l'intelligence artificielle pour le développement et le marketing.
D'autres se demandent déjà si c'est sur smartphone que l'IA pourra le mieux développer son potentiel. Ne faudrait-il pas inventer un autre gadget? Récemment, le Financial Times écrivait que l'ancien chef du design d'Apple et co-inventeur de l'Iphone, Jony Ive, se penchait sur cette question en collaboration avec Open AI, l'entreprise derrière ChatGPT. La société d'investissement japonaise Softbank leur a déjà octroyé une manne de plusieurs milliards de dollars pour soutenir leur réflexion. La quête de «l'Iphone de l'intelligence artificielle» a commencé.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker