Bouchons au Gothard: Albert Rösti fait une proposition inattendue
Autrefois, les voitures s’entassaient devant le tunnel du Gothard essentiellement à Pâques, à la Pentecôte ou durant les vacances d’été. Aujourd’hui, la surcharge de trafic est devenue permanente. De la mi-juillet à la mi-octobre, des véhicules se sont retrouvés presque chaque jour à l’arrêt. Rien d’étonnant à ce que le sujet revienne sans cesse à l’agenda politique.
Mardi, c’était au tour du Conseil des Etats. A l’ordre du jour figurait la motion «Créer les bases légales visant à améliorer la gestion du trafic sur les axes nord-sud». Derrière cet intitulé technique se cache un principe simple: de nombreux touristes se rabattent sur les routes cantonales pour contourner les bouchons.
Afin d’éviter que les habitants d’Uri et du Tessin (ainsi que ceux des Grisons le long de la route du San Bernardino) ne soient ralentis par ce trafic de transit, les cantons concernés devraient pouvoir fermer leurs routes le long des axes de transit Nord-Sud aux automobilistes cherchant à éviter les embouteillages. L’idée est réserver les routes cantonales, lors de saturations extrêmes, aux résidents et aux entreprises locales.
La peur d'un précédent
Le trafic de délestage n’est plus supportable, ont affirmé Josef Dittli (PLR) et Heidi Z’graggen (Centre), qui représentent le canton d’Uri au Conseil national. Ils ont mis en garde: en cas d’urgence, pompiers, police et ambulances risquent de ne plus atteindre leur destination à temps à cause des automobilistes venus d’ailleurs pour fuir les bouchons.
Quant à l’objection selon laquelle cette solution de bloquer les routes cantonales céererait un précédent et que les cantons du Plateau pourraient à leur tour bloquer leurs routes, Josef Dittli l’a rejetée – la topographie alpine étant totalement différente:
Le Tyrol et le Land de Bavière protègent déjà leurs villages par des interdictions de transit le week-end. Et Heidi Z’graggen a rappelé que la simple empathie envers les riverains excédés ne suffisait plus: «Nous avons besoin d’actes.»
Au Conseil national, le texte avait passé en mai par 101 voix contre 92. Le Conseil des Etats, lui, l’a enterré mardi par 21 voix contre 18.
Albert Rösti sort du bois
Pascal Broulis (PLR/VD) a fait valoir que les embouteillages n’étaient pas un problème propre à l’axe Nord-Sud. Pour la rapporteuse de commission Andrea Gmür (Centre/LU), les goulets d’étranglement ne résultent pas d’un manque de bases légales, mais de la surcharge du trafic en période de pointe.
Et le ministre des transports Albert Rösti a expliqué que les cantons pouvaient déjà, en vertu du droit en vigueur, fermer temporairement les routes de transit. Le cas échéant, la Confédération dispose toutefois du droit de vérifier et, si nécessaire, d’annuler une telle décision.
Le conseiller fédéral UDC a balayé les craintes selon lesquelles ces procédures seraient trop lentes. Créant la surprise, il a même proposé ses propres services comme gestionnaire de flux:
(adapt. jah)
