L'Audax Consulting Trust Establishment est l'une des nombreuses sociétés fiduciaires du Liechtenstein. Pour les autorités américaines, elle et son propriétaire ont une importance particulière:
Il aurait utilisé Audax, basée au Liechtenstein, «pour dissimuler la propriété économique russe et les investissements dans des entreprises étrangères». C'est pour cette raison qu'il a été placé sur la liste des sanctions envers la Russie, en lien avec l'invasion de l'Ukraine.
Le communiqué du ministère américain des Finances ne précise pas quelles transactions Wyss aurait rendues possibles. En revanche, le ministère explique que Wyss a travaillé avec l'Autrichien Alexander Josef Lins et par le biais de leur société commune One Asset Management pour les transactions. L'avis de sanction indique également que des brochures en langue russe font référence à ses services.
Wyss avait déjà fait parler de lui il y a plus de dix ans, lorsque l'Allemagne exerçait des pressions sur le Liechtenstein pour que ce centre financier s'engage également dans une stratégie de transparence fiscale et renonce à accepter de l'argent non déclaré. A l'époque, Wyss avait affirmé au St. Galler Tagblatt:
Interrogé par nos soins, Wyss a refusé de commenter les sanctions et ses relations d'affaires avec les clients russes.
Les autorités américaines ont également placé un deuxième Suisse, Alexandre Orloff, sur la liste des sanctions. Ce citoyen suisse et russe est accusé d'avoir «collaboré pendant des années avec un réseau clandestin d'approvisionnement du gouvernement russe pour acquérir des équipements et des technologies de semi-conducteurs de haute qualité fabriqués à l'étranger, destinés à des utilisateurs finaux militaires russes». Orloff aurait aussi participé à l'acquisition de caméras thermiques spéciales pour une entreprise russe.
Orloff est domicilié à Versoix GE, mais son réseau s'étend jusqu'en Russie en passant par les pays arabes, le Canada et l'Asie. Concrètement, les autorités américaines pointent un transfert de technologie et d'argent entre une entreprise chinoise et une entreprise américaine. De l'argent et de la technologie auraient été acheminées vers la Russie en transitant via Alexandre Orloff.
Ce dernier a travaillé à Genève pour différents instituts financiers. Il a également travaillé pour l'organisation «International Civil Defense Organisation» basée à Genève, dont les activités révèlent des sympathies évidentes pour la Russie et la Biélorussie. Alexandre Orloff n'occupe plus aucune fonction au sein de sa société Swiss Dragons Management dont le site Internet a été fermé.
Par ailleurs, Swiss Luxury FZE, qui vient d'apparaître sur la liste des sanctions, n'a aucun lien avec la Suisse. Il s'agit d'une société du Russe Vladislav Guzey enregistrée aux Emirats arabes unis. Ce dernier est sanctionné, car il est accusé de blanchiment d'argent avec de l'or russe.
Traduit et adapté par Noëline Flippe