Voici ce qui fera basculer le vote le plus disputé de l’année
Le suspense est à son comble. Ce dimanche, les Suisses voteront sur la suppression de la valeur locative. Semaine après semaine, l’avance initiale des partisans du oui n'a fait que se réduire. Aujourd’hui, de nombreux instituts de sondage annoncent une quasi-égalité pour le résultat. Penchons-nous sur les facteurs qui seront déterminants pour ce prochain dimanche de votations.
Le vote des cantons sera décisif
La suppression de la valeur locative est liée à une révision de la constitution. Pour l’introduction d’un impôt sur les résidences secondaires il faudra évidemment, en plus de la majorité du peuple, obtenir celle des cantons. Autrement dit, au moins douze cantons devront voter oui, sans quoi le projet échouera aux urnes.
Ni les partisans, ni les opposants ne pensent que la majorité des cantons sera décisive dans ce scrutin. Si le peuple venait à dire oui, la probabilité est forte que la double majorité soit atteinte. Dans de nombreux petits cantons, on s'attend à un vote favorable. En revanche, la majorité des cantons romands devrait voter non. Pour que le projet passe, il faudra donc réunir au moins douze cantons, principalement côté alémanique.
La décision de la BNS
Ce jeudi matin, la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé qu'elle maintenait son taux directeur à 0%, évitant le retour au taux négatif. Mais cette décision influence aussi les hypothèques. Généralement, lorsque le taux directeur baisse, les taux hypothécaires suivent.
Et plus les taux hypothécaires moyens sont bas, plus les pertes fiscales seraient importantes pour la Confédération, les cantons et les communes, si la valeur locative venait à être supprimée. Or, une règle se vérifie souvent dans les votations, plus un projet coûte cher, plus il est difficile à faire accepter.
La participation à la votation du 28 septembre
La Suisse est un pays de locataires. Mais la situation est différente lorsqu’on regarde qui se rend aux urnes et qui en a le droit. Selon les études, les propriétaires participent en moyenne plus souvent aux votations que les locataires. Dans ce cas précis, pour la très grande majorité des non-propriétaires, rien ne changera, et leur motivation pour aller voter sera probablement faible.
En revanche, dans le contexte immobilier actuel, une grande partie des propriétaires de maisons et d’appartements profiterait de la suppression de la valeur locative. Leur motivation à voter oui devrait donc être élevée.
Le sujet de la valeur locative polarise et suscite un large débat, mais la dernière enquête de GfS Berne prévoit une participation de 44%, soit en dessous de la moyenne.
Pour les partisans du projet, il faudra que la mobilisation soit très forte à la campagne, et qu’elle reste inférieure à la moyenne dans les villes.
Traduit de l'allemand par Joel Espi
