D'après un rapport semi-annuel du département du Trésor, qui fait le point sur les politiques macroéconomiques et monétaires des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, il n'a pas existé de cas de manipulation du taux de change des devises, qui permet «d'ajuster la balance effective des paiements» et ainsi obtenir un avantage concurrentiel indu.
Ce sont pourtant désormais neuf pays, avec l'ajout de la Suisse et de l'Irlande, qui se trouvent sur la liste des partenaires commerciaux «demandant une attention particulière», du fait de leurs choix de politique économique. La liste compte d'ores et déjà des pays tels que l'Allemagne, la Corée du Sud, le Japon ou encore Singapour.
Si la Suisse et l'Irlande ne présentent pas de problème concernant la politique monétaire, celle de l'Irlande dépendant de la Banque centrale européenne (BCE), les deux pays apparaissent dans la liste du fait d'un excédent de compte courant avec les Etats-Unis jugé excessif par Washington.
Selon les données du rapport, l'excédent de compte courant de l'Irlande atteint 17,2% de son PIB, celui de la Suisse 5%. Le compte courant rassemble l'ensemble des transactions financières entre deux pays, que ce soit les échanges commerciaux, les investissements ou les transferts d'argent.
Dans le cas de l'Irlande, il s'agit principalement d'un excédent commercial avec les Etats-Unis, lui-même provoqué par la présence des sièges européens des principaux groupes pharmaceutiques ou technologiques américains.
Par ailleurs, si le Trésor estime qu'en l'état la Chine n'est pas présenté comme un pays ayant manipulé ses taux de changes, la deuxième puissance économique mondiale «ressort parmi nos principaux partenaires pour son manque de transparence concernant les pratiques et politiques de taux de change».
Le rapport, qui porte sur les six derniers mois de l'année, fait la synthèse de l'évaluation des politiques des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui représentant environ 78% du commerce extérieur américain de biens et de services. Ce texte a été remis au Congrès. Il est publié chaque année en juin et novembre.
Pour caractériser la manipulation, le Trésor regarde les pays dont la balance commerciale est largement excédentaire et qui interviennent sur le marché des changes pour empêcher leurs monnaies de s'apprécier, ce qui rendrait leurs exportations moins compétitives. La taille de l'excédent de leur compte courant est également observée. (mbr/ats)