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La bande de Trump est obsédée par les montres suisses

Rolex: les Trump et l’obsession pour les montres suisses
Des Rolex, des prisonniers au Salvador et un jeune Trump étudiant à New York.images: getty, keystone et Rolex, montage: watson

La bande de Trump est obsédée par les montres suisses

La «Barbie de l’immigration», Kristi Noem, ainsi que le dernier fils du président, Barron, se sont récemment fait remarquer pour leur Rolex clinquante au poignet. Non seulement c’est du Trump tout craché, mais, si on est au courant, c’est aussi à cause d’une discipline apparemment en vogue: le «watchspotting».
31.03.2025, 18:4231.03.2025, 18:42
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Deux Rolex Cosmograph Daytona pour le prix d’une. A quelques jours d’intervalle, deux personnalités qui gravitent autour de Donald Trump se sont fait repérer avec des montres suisses en or à leur poignet. La secrétaire à la Sécurité intérieure des Etats-Unis et le dernier fils du président.

Prix du bijou: un peu moins de 50 000 francs.

Deux salles, deux ambiances. Pour Kristi Noem, c’est en mission sensible qu’elle a choisi d’afficher sa breloque de luxe. Mercredi dernier, en visite dans l’effroyable Centre de confinement terroriste du Salvador (Cecot), la «Barbie de l’immigration» a joué à la GI d’Hollywood. T-shirt à manche longue immaculé et cintré, casquette ICE (pour Immigration and Customs Enforcement), maquillage impec et grosse Rolex au poignet gauche.

De quoi décontenancer les quelque 100 000 prisonniers de la prison considérée comme «la plus grande d’Amérique».

L’actualité? Plus de 200 Vénézuéliens en situation irrégulière y ont récemment été catapultés par l’administration Trump, accusés de faire partie d’un gang. Pour Kristi Noem, c’était l’occasion d’intimider une nouvelle fois les migrants désireux de fouler le sol la plus grande puissance mondiale.

Face caméra et avec une grappe de taulards en guise de décor, la ministre a fait son show macabre, le bijou suisse bien en vue.

«Si vous commettez un crime, voici l’une des conséquences auxquelles vous pourriez faire face»
Kristi Noem

Un mélange des genres qui ne semble pas l’avoir chicanée, malgré un retour catastrophique des réseaux sociaux. Selon le New York Times, «Mme Noem avait utilisé les bénéfices de ses livres pour acheter un article qu'elle pourrait porter et transmettre un jour à ses enfants», citant Tricia McLaughlin, secrétaire adjointe aux affaires publiques de la Sécurité intérieure.

Soit. Mais ça ne nous dit toujours pas pourquoi celle qui avait fait scandale en abattant son chiot, d’une balle dans la tête, l’a fièrement trimballée en prison.

Un mauvais goût pour la provocation qu’elle cultive sans vergogne et qui plaît beaucoup à son patron. Cette Daytona, mise pour la première fois sur le marché en 1963 et popularisée par Paul Newman, est une pièce qui est aujourd’hui difficile à se procurer. Une culture entretenue par la marque qui rend l’acquisition longue et sinueuse auprès des revendeurs officiels. Conséquence directe: son prix fissure les plafonds une fois sur les marchés alternatifs.

Ce qui n’a pas empêché un gamin de 18 ans d’en enfiler une, dimanche, en déboulant au pied de la Trump Tower de New York, accompagné de sa célèbre maman, Melania. Et, si l’on en croit l’adage du publicitaire Jacques Séguéla à propos des propriétaires de Rolex, Barron Trump aurait déjà réussi à ne pas «rater sa vie».

Alors qu’il a démarré son cursus à la Stern School of Business de l'Université de New York l’automne dernier, il vient de fêter son 19e anniversaire. Pour le NY Post, c’est suffisant pour imaginer que le fils Trump a déballé sa Daytona parmi d’autres cadeaux.

Si la Rolex est un réflexe de président américain (Biden, Ford ou Reagan en possèdent), Donald Trump en a fait une obsession peu étonnante.

Lui qui raffole du luxe jaune or du sol au plafond, a toujours entretenu une relation fusionnelle avec la marque genevoise. Bien qu’il ait été aperçu avec des Vacheron Constantin ou des Patek Philippe, son grand kiff, c’est la Rolex. Du moins, ce qu’elle dégage. C’est d’ailleurs pour cette raison que certaines personnalités ayant eu l’opportunité de le croiser lui ont offert des Rolex comme des biscuits au goûter.

Ce fut notamment le cas de plusieurs stars des réseaux sociaux: SteveWillDoIt en 2022 et le créateur de contenu Adin Ross, en 2024, en pleine campagne présidentielle. Un cadeau empoisonné puisqu’il a été reproché à Trump d’accepter une sorte de financement de campagne illégal. D’autant qu’Adin Ross lui avait aussi glissé sous le nez un Cybertruck de Tesla, à son effigie.

Loin d’être le plus grand passionné de mécanique horlogère, Donald Trump est surtout sensible à un potentiel éblouissement de ses bijoux de poignet.

Ce n’est donc pas un hasard si sa récente montre personnelle «Swiss made», mise sur le marché à 100 000 dollars et en 147 exemplaires, n’a rien a envié aux clinquantes Rolex. Sortie en automne dernier, la Trump Victory Tourbillon avait fait causer les passionnés d’horlogerie pendant de nombreuses semaines.

Vidéo: YouTube/BLUX

Sans oublier que Melania Trump possède elle aussi une Vacheron Constantin et une Rolex Day-Date, comme son homme. Si on élargit le cercle actuel autour du 47e président, Rolex et les marques suisses abondent aux poignets des hauts responsables.

  • Mike Waltz, le conseiller à la Sécurité nationale, embourbé dans le «Signagate», porte une Rolex.
  • Marco Rubio, le secrétaire d’Etat, porte une Rolex.
  • Matthew Whitaker, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Otan, porte une Rolex.
  • Le directeur du FBI, Kash Patel, adore les Breitling.

L’horlogerie, peut-être plus que jamais, est un objet statutaire qui dit quelque chose de son propriétaire. Le vice-président JD Vance, porté au sommet par le «faiseur de rois de la Silicon Valley» Peter Thiel, a affiché une Apple Watch durant toute la campagne présidentielle, alors que Jared Kushner, gendre de Donald Trump, avait choisi une simple Swatch lors de l’investiture. Enfin, le beau-papa, même s’il adore jouer au golf avec sa Rolex, fut intronisé les poignets tout nus.

Plus largement, les montres portées par les politiciens, les sportifs, les acteurs et les grands patrons sont une passion qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Et certains passionnés en ont fait une activité à part entière: le «watchspotting».

Autrefois réservée aux experts de l’horlogerie, cette discipline, sur laquelle le New York Times s’est récemment penché, se démocratise. C’est sans doute pour cette raison que vous savez sans doute que Mark Zuckerberg porte une Greubel Forsey à un million de dollars et que Will Smith avait choisi une marque suisse historique pour son retour aux Grammy Awards.

Une tendance qui est finalement au service du rayonnement de notre pays, puisqu’il est rare d’apercevoir sur les poignets des stars une montre qui ne serait pas suisse. D’ailleurs, pour l’anecdote: saviez-vous qu’au moins quatre personnages principaux de la 3e saison de White Lotus se prélassent en Thaïlande avec une... Rolex au poignet?

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Video: watson
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