La nouvelle mutation du virus se propage beaucoup plus rapidement que tous les variants précédents et provoque un nombre record de cas. Ce mercredi, la France annonce par exemple plus de 200 000 nouvelles infections en 24 heures et l'Italie environ 98 020, deux niveaux jamais atteints lors des vagues précédentes dans les pays concernés.
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Selon l'université Johns Hopkins, le nombre de personnes infectées par le Sars-Cov-2 ces jours-ci est le plus élevé jamais enregistré. Le 27 décembre, plus de 1,4 million de nouvelles infections ont été signalées dans le monde.
Ces chiffres élevés s'expliquent principalement par des contaminations en Europe et en Amérique du Nord. Aux Etats-Unis, Omicron est dominant dans de nombreux états et est en passe de supplanter le variant Delta.
La carte suivante le montre: le Danemark, l'Irlande et la Grande-Bretagne enregistrent actuellement les taux d'incidence les plus élevés. La Suisse est également en tête de ce classement peu glorieux, avec une légère augmentation du nombre de cas depuis Noël.
En Suisse aussi, Omicron est désormais responsable de plus de la moitié des infections. Patrick Mathys de l'Office fédéral de la santé publique estime que le nombre de cas en Suisse double actuellement tous les trois à cinq jours. Pour les jours à venir, les nouvelles contaminations devraient continuer de grimper. Ce mercredi, plus de 17 000 infections ont été détectées en 24 heures, du jamais vu depuis le début de la pandémie.
Cette carte doit toutefois être interprétée avec précaution, car tous les pays ne testent de loin pas autant que la Suisse. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de tester suffisamment pour que le taux de positivité reste inférieur à 5%.
Mais la plupart des pays n'atteignent pas non plus cet objectif - y compris la Suisse, où plus d'un test PCR sur cinq est actuellement positif. Pour les tests rapides d'antigènes, c'est encore un sur huit.
Il y a malgré tout une bonne nouvelle: bien que davantage de personnes soient infectées, les premières constatations montrent que, proportionnellement, moins de personnes doivent être hospitalisées par rapport aux vagues précédentes.
La mauvaise nouvelle est toutefois que si le nombre de personnes infectées reste nettement plus élevé, il faudra tout de même hospitaliser un nombre de patients tel que le système de santé risque d'atteindre ses limites.
Lors de la conférence de presse de mardi, Mathys a résumé la situation en ces termes: «Ce qui est décisif, ce n'est pas la gravité de la maladie. Ce qui est décisif, c'est qu'un variant plus infectieux entraîne une charge nettement plus importante». Avec tout ce que l'on sait jusqu'à présent sur Omicron, l'OFSP s'attend à une charge croissante dans les semaines à venir, en particulier dans les unités de soins intensifs.
En conséquence, nos pays voisins ont déjà introduit des durcissements pour après Noël. En Allemagne, les clubs doivent fermer leurs portes, les grandes manifestations et les événements sportifs se déroulent devant des gradins vides. Dans certains centres-villes français, le port du masque est obligatoire. La prochaine séance ordinaire du Conseil fédéral aura lieu le 12 janvier 2022.
Traduit de l'allemand par Anne Castella