Après l'attentat de Sydney, ce slogan inquiète en Suisse
Au lendemain de l’attentat qui a fait quinze morts sur Bondi Beach, à Sydney, au premier jour de Hanouka, la fête juive des lumières, les «deux ans» qui se sont écoulés depuis le 7 Octobre et le début de la riposte militaire à Gaza sont au centre de l’attention. Joint par watson, Elie Elkaïm, président de la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud (CILV), confie:
Elie Elkaïm souhaiterait que «la municipalité gauche-verte de Lausanne se montre un peu plus ferme avec une ultragauche qui entretient une atmosphère antisioniste dérivant vers l’antisémitisme». Il poursuit:
Le slogan «Globalize Intifada», qui fait référence aux Intifada palestiniennes des années 1980 et 2000, est l’appel des propalestiniens les plus radicaux à étendre la révolte à travers le monde. Parmi eux figure l’islamiste français Elias d’Imzalène, qui appelait à l’«Intifada dans Paris» lors d’une manifestation propalestinienne en septembre 2024. Mais l’Intifada contre qui? Contre les juifs?
Cité par Le Temps, l’éditorialiste de The Australian, le plus important quotidien d'Australie, accuse:
«Ils ont attisé les flammes de la haine envers les juifs»
L'éditorialiste en veut aux «militants du mouvement anti-israélien qui ont délibérément attisé les flammes de la haine envers les juifs et faussement prétendu que l’antisémitisme était exagéré».
En Suisse, Elie Elkaïm met en cause «les liens entre l’ultragauche lausannoise avec des militants islamistes, que ce soit à l’Université ou dans les rues».
A l’occasion des fêtes de Hanouka, qui s’étendent sur huit jours, «la sécurité a été relevée dans le chef-lieu vaudois, notamment autour de la synagogue et en particulier suite à l’attentat de Sydney», indique le président de la CILV. Le municipal chargé de la police, Pierre-Antoine Hildbrand, confirme:
«Médias romands» visés
A Genève, l’avocat et ancien député PLR au Grand-Conseil Lionel Halpérin, de confession juive, président des Amis de l'Université Ben Gourion dans le Néguev, appelle à un changement de mentalité et de pratiques face à cet «antisémitisme ambiant».
L'avocat se demande également «si l'on peut-continuer à laisser défiler dans les rues des militants qui appellent à la destruction de l’Etat d’Israël, ce qui est proprement antisémite au vu du droit du peuple juif à disposer d’un Etat».
Lionel Halpérin réserve sa dernière salve aux «médias romands».
Peut-on encore critiquer Israël?
Les mesures préconisées par Lionel Halpérin ne risquent-elles de compromettre la liberté d'expression? Peut-on encore critiquer l'Etat d'Israël pour le calvaire qu'il fait endurer aux Arabes de Cisjordanie, comme le rapporte Le Monde dans un récente reportage? Réponse de Lionel Halperin:
Site genevois d'extrême gauche inaccessible
Le site genevois d'extrême gauche Renversé semble avoir participé de ce «Globalize Intifada» en publiant en juin dernier un article jugeant «héroïque» et «légitime» le geste meurtrier d'un individu qui avait ôté la vie à deux juifs au Musée juif de Washington au cri de «Free free Palestine!», comme l'avait constaté watson à l'époque. Le site est apparemment inaccessible ces jours-ci, peut-être pour avoir publié le nom d'un motard de la police lausannoise placé sous enquête après la mort d'un Nigérian interpellé en mai dernier.
Spécialiste des mouvements radicaux, Frédéric Esposito, membre du Global Studies Institute, chargé de cours à l'Université de Genève, constate, sur la base des données fournies par les associations de lutte contre l'antisémitisme, «une forte augmentation des propos et actes antisémites en Suisse depuis le 7 Octobre et la guerre à Gaza».
«Dérives illibérales»
Le fait le plus notable pour Frédéric Esposito est «la dérive d'une partie de la société, cela va de l'extrême droite à l'extrême gauche, vers l'illibéralisme».
Frédéric Esposito relève aussi un «rapprochement entre la gauche radicale et les milieux islamistes».
