«Le prévenu n'a rien laissé au hasard»: ce Romand tue l'amant de sa femme
L'homme accusé d'avoir abattu de cinq balles de révolver à bout portant le nouveau compagnon de son épouse en 2023 à Sonceboz (BE) a été condamné mardi à 16 ans de réclusion comme le réclamait le Ministère public. Relevant la préparation minutieuse de son acte, le tribunal régional à Moutier l'a été reconnu coupable d'assassinat.
L'accusé, qui est demeuré impassible à l'énoncé du verdict, n'avait pas supporté que sa femme le quitte avec ses cinq enfants pour refaire sa vie avec un autre homme. La thèse du meurtre passionnel a été écartée par le tribunal régional Jura bernois-Seeland qui a retenu la prévention d'assassinat.
Après avoir ouvert le feu sur le compagnon de son épouse sur le parking d'une station-service à Sonceboz, le prévenu avait pris la fuite en voiture. La police cantonale bernoise avait alors lancé une chasse à l'homme pour retrouver le fuyard qui s'était rendu à un poste de douane à Bâle le même jour.
Planification minutieuse
«Le prévenu n'a rien laissé au hasard», a souligné la présidente du tribunal Maïli Rüfenacht, ajoutant qu'il avait préparé son acte de façon minutieuse, dix heures avant de passer à l'acte. Pour les juges, tous les éléments du plan était en place, même le choix de l'arme, un revolver à très court canon dissimulé dans la poche de son sweat-shirt.
Pour le tribunal collégial à cinq juges, il ne fait aucun doute que l'accusé a guetté sa victime et a agi de manière cohérente et ciblée, lui tirant dessus à bout portant alors qu'elle était encore dans sa voiture. La présidente, lors de la lecture du jugement, a souligné:
L'accusé a agi avec sans froid et n'était pas sous le coup d'un profond désarroi ou d'une émotion violente lors du passage à l'acte. «Son mobile est purement égoïste et il a abattu un homme qu'il ne connaissait pas», a relevé Maïli Rüfenacht, soulignant que la culpabilité du prévenu est extrêmement lourde.
Risque de récidive
Dans ce procès hautement émotionnel, le Ministère public avait requis 16 ans de prison pour assassinat, qualification également reprise par les parties plaignantes. Le mandataire de l'accusé avait lui plaidé le meurtre passionnel avec une peine privative de liberté de six ans. Lors de son audition, l'accusé n'avait pas nié les faits.
L'accusé a aussi été reconnu coupable de contrainte et d'injures à l'égard de son épouse. En raison d'un risque de récidive mentionné dans une expertise, le tribunal a aussi ordonné un traitement ambulatoire durant sa peine de prison. (jah/ats)
