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Autrefois rebelle, le canton du Jura doit se remettre en question

«Le Jura doit se remettre en question» selon Jean-François Roth

Le canton du Jura s'apprête à fêter le 23 juin les 50 ans du plébiscite ayant permis sa création. Autrefois rebelle, le canton doit se remettre en question selon l'ex-conseiller d'Etat Jean-François Roth.
19.05.2024, 15:32
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Jean-Fran
L’ex-conseiller d’Etat Jean-François Roth.Keystone

Le Jura doit se remettre en question pour rebondir, juge l'ex-conseiller d'Etat Jean-François Roth, tandis que le canton s'apprête à fêter le 23 juin les 50 ans du plébiscite ayant permis sa création. Autrefois rebelle, le Jura «a un peu perdu la flamme» des débuts.

Retiré de la vie publique, Jean-François Roth reste un observateur privilégié de son canton, dont il fut représentant au Conseil des Etats (1987-1994) et président du gouvernement (1999-2004), mais aussi candidat au Conseil fédéral en 1999.

Dans un entretien avec Keystone-ATS, il porte un regard compréhensif, mais critique sur l'évolution du canton. Il plaide:

«Le Jura s'est passablement assagi. Je ne suis pas sûr qu'il incarne aujourd'hui l'idée qu'on s'en faisait à sa création. Les signes pouvant rappeler le côté rebelle de l'époque sont devenus rares.»

Jean-François Roth déplore la situation financière très délicate du canton. Il pointe un déficit de projets, une situation particulièrement démoralisante pour la fonction publique. On assiste à des départs de plusieurs cadres de l'administration.

«Il s'agirait de réexaminer de fond en comble le fonctionnement de l'Etat sur le plan structurel et de pratiquer une introspection profonde des forces et des faiblesses de l'Etat.»
Jean-François Roth

Regrouper les forces

L'ancien ministre se demande par exemple si le canton est équipé de manière adéquate au plan technologique pour bien accomplir toutes ses tâches, en matière de fiscalité notamment, vu les retards qui s'accumulent dans la prise de décisions. Il constate aussi qu'il doit s'impliquer dans des domaines dans lesquels il faudrait que les communes soient responsables, comme pour les autorisations de construire.

C'est dans cette perspective que Jean-François Roth souhaiterait davantage de fusions de communes. Dans le même ordre d'idées, il juge aussi inadapté d'entretenir une structure à trois districts (Delémont, Porrentruy, Franches-Montagnes, et bientôt Moutier), alors qu'il conviendrait de regrouper ses forces. Un seul district suffirait.

En toile de fond: les problèmes financiers récurrents du canton. «Le Jura est en passe d'avoir une fortune nette négative», s'inquiète Roth.

Du bon et du moins bon

Cinquante ans après le plébiscite du 23 juin 1974, il existe bien sûr des sujets de fierté pour le Jura. La vie culturelle et associative est riche, la création du Théâtre du Jura est une belle réussite, la Question jurassienne est apaisée, se réjouit Jean-François Roth.

Dans les ratés, «la décision unilatérale française de fermer fin 2025 la ligne ferroviaire Delle-Belfort, qu'on avait réhabilitée à grands frais avec l'aide de la Confédération, apparaît comme une mauvaise fable», estime Roth.

Pendant ce temps, la question de la mobilité, notamment dans les flux transfrontaliers, demeure entière. «J'observe qu'on a démantelé le service cantonal de la coopération. J'ose espérer qu'il ne faut pas y voir la cause de ce pataquès», glisse encore l'ancien ministre cantonal, qui souhaite voir émerger une nouvelle génération de politiciens et politiciennes. (lal/ats)

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