Une découverte macabre a semé l’effroi au sein de la famille de Michel Comment, conseiller communal à Cornol, dans le Jura. Le 29 octobre au matin, sa fille a trouvé une tête de porcelet déposée dans la boîte aux lettres.
Un acte que l’élu considère comme une menace directe, raconte Le Quotidien Jurassien. L’enquête a rapidement mené à un suspect: un ancien élu communal. La veille, il avait organisé un repas où un cochon de lait avait été servi, rapporte RFJ. Pour la partie plaignante, il ne fait aucun doute qu’il a lui-même déposé la tête pour intimider son adversaire politique.
L'avocat de la partie plaignante souligne que le prévenu s’est contredit sur l’endroit où il a jeté les restes: d’abord dans la poubelle, puis dans le fumier. Et c'est là le point d'achoppement de ce procès.
L’accusé, lui, clame son innocence. En effet, son épouse lui fournit un alibi: «Mon mari n’a pas quitté nos convives de la soirée. Comme j’ai le sommeil léger, je peux vous assurer qu’il n’a pas quitté le domicile de la nuit.» Le mari, lui, reste évasif sur le devenir de la tête du porcelet. «J’ai vidé les restes de viande sur le fumier, mais je ne sais pas s’il y avait la tête», admet-il avant de poursuivre:
Pas de quoi émouvoir Me Eusebio qui estime qu’un faisceau d’indices l’accable, notamment son refus de donner les noms de ses convives.
Fort de son argumentation, il réclame une peine pécuniaire et une amende, ainsi que 500 francs de tort moral.
De son côté, la défense dénonce une enquête sans preuve matérielle: les policiers qui ont mené les investigations n'ont pas trouvé d’empreintes, pas de traces de pas autour de la boîte aux lettres.
Qui plus est, ils ont interrogé le cuisinier – une personne du village. Ce dernier n’a pas pu dire si c’était la tête de l'animal qu’il avait cuit, assure Me Hubert Theurillat qui assure la défense. L'avocat estime que l'accusée est «un homme politique qui a l’habitude de la contradiction, mais il n’a ni rancœur, ni rancune». Il rappelle que Michel Comment mène une politique de rupture qui lui attire des ennemis «bon nombre de personnes ne l’apprécient pas».
Alors que le tribunal s’apprête à rendre son verdict, l’affaire reste marquée par de nombreuses zones d’ombre. Le suspect est-il coupable ou victime d’une cabale politique? Quoi qu'il en soit, la famille a confié être anxieuse depuis la découverte macabre. (jah)