Ce Romand n'aurait pas dû filmer son père en plein excès de vitesse
Un excès de vitesse peut parfois en cacher un autre. L'affaire, rapportée cette semaine par le Quotidien Jurassien, remonte à fin 2022.
Un jeune homme avait alors été flashé à 152 km/h sur un tronçon d'autoroute bernois limité à 80 km/h. L'infraction se déroulant sur son territoire, le Ministère public bernois avait requis la perquisition de son téléphone portable.
Mais lors de la fouille de l'appareil, les enquêteurs ont découvert les images d'une autre infraction commise à Bourrignon, dans le Jura.
Une deuxième procédure
Selon le QJ, on y voit un rodéo routier à plus de 200 km/h, le conducteur dépassant un cycliste, croisant des voitures et franchissant à plusieurs reprises les lignes de sécurité. Une deuxième procédure a donc été ouverte et transmise cette fois à la justice jurassienne.
Mais dans ce cas, ce n'était pas le jeune homme qui était au volant, relate le journal. Celui-ci tenait en réalité le smartphone et filmait son père roulant à pleine bourre à bord d'un bolide d'emprunt.
Des mesures illicites?
L'homme se retrouve donc poursuivi à son tour. Selon le Quotidien Jurassien, il a fait recours contre cette procédure.
Selon lui, la saisie du téléphone de son fils était illégale, le jeune homme ayant admis son excès de vitesse. Ce à quoi le Ministère public jurassien, relayé par le journal, a répondu que l’exploitation des images était admissible en cas de violations graves des règles de la circulation routière.
La Chambre pénale de recours relève de son côté qu'il pourrait s'agir de mesures de contrainte illicites, puisque la police n’avait pas d'indice d'un autre délit. Elle ajoute que les images seraient exploitables uniquement s'il s'agit d’infractions graves, ce qui pourrait toutefois être le cas pour ce rodéo routier.
Selon le Quotidien jurassien, l'autorité a finalement accepté que les vidéos soient transmises au juge pénal en charge de l'affaire. Il s'agira pour lui de déterminer si celles-ci sont légalement utilisables. (jzs)
