Le 12 septembre 2020, Joao, un Portugais de 29 ans trouvait la mort dans un kebab de Morges (VD), poignardé par un Turco-Suisse qui évoquait le nom d'Allah pendant son acte. Aujourd'hui, la petite amie de la victime, Joana, présente sur les lieux au moment du crime, se retourne contre la Confédération, comme nous l'apprend la RTS.
La jeune femme, âgée de 23 ans au moment du drame, estime que le Ministère public de la Confédération a failli à son devoir en ce qui concerne la surveillance de l'assaillant. Le Turco-Suisse de 26 ans avait été remis en liberté en juillet 2020 sous des conditions précises qu'il n'a pas respectées à plusieurs reprises, sans qu'il y ait une quelconque réaction de la procureure fédérale en charge du dossier.
Dans le courrier de onze pages adressé par l'avocat de Joana au Département fédéral des finances (DFF) que s'est procuré la RTS, le magistrat fait le lien entre la mort de Joao et l'inaction de la procureure fédérale:
Me Fabien Mingard et sa cliente demandent donc «réparation à la Confédération qui, selon la loi, «répond du dommage causé par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions», peut-on lire sur le site de la RTS. «Par son inaction, totalement incompréhensible, force est de constater que la procureure fédérale a commis une faute grave dans l'exercice de ses fonctions», pointe encore Me Mingard dans la lettre, où il réclame 25 000 francs d'indemnité pour tort moral.
Contactée par la chaîne romande, la procureure fédérale mise en cause n'a pas souhaité faire de commentaire. Elle travaille désormais comme cadre au sein du Service de renseignement de la Confédération.
Joana et son avocat ne sont pas les seuls à pointer du doigt le travail de la procureure fédérale dans ce dossier. Dans un communiqué publié en mars, l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération indique qu'elle «déplore l'absence de réaction du Ministère public de la Confédération après que les autorités vaudoises ont signalé diverses violations des mesures de substitution imposées. Il aurait fallu procéder à une évaluation plus approfondie de la dangerosité du prévenu en tenant compte des points de vue de l'ensemble des autorités impliquées.» (anc)