Le tribunal de district d’Uster (ZH) a condamné mardi un homme à une peine de prison avec sursis de six mois pour multiples actes de cruauté envers les animaux et détention de matériel pornographique.
«Un chat a également une dignité et un droit à l’autodétermination sexuelle», a déclaré le juge lors du prononcé du verdict. Selon lui, l’accusé a bafoué ces principes par ses actes.
Le ressortissant français avait utilisé du lait à plusieurs reprises pour inciter l’animal à le lécher dans la résion intime. Il avait ensuite diffusé les vidéos sur une plateforme spécialisée. Il a expliqué avoir découvert ces sites «par simple ennui» durant la pandémie de Covid-19, avant d’être entraîné de plus en plus dans cette spirale. D’autres utilisateurs l’auraient alors encouragé à publier lui-même du contenu.
«Je le regrette, c’était stupide», a-t-il déclaré en larmes, allant jusqu’à présenter ses excuses à son chat. Il a affirmé ne pas ressentir d’attirance particulière envers les animaux et ne plus consulter ce type de contenus aujourd’hui. Le tribunal a suivi la requête de son avocat en prononçant une peine de six mois de prison avec sursis. Le parquet avait réclamé une sanction légèrement plus sévère de sept mois.
Les actes commis avec le chat relèvent «clairement de la maltraitance animale», a reconnu l’avocat du prévenu. Toutefois, il a estimé qu’ils n’étaient pas d’une gravité extrême, ce qui devait être pris en compte dans la fixation de la peine.
En plus de la peine de six mois avec sursis, le tribunal de district d’Uster a infligé à l’accusé une amende de 2000 francs suisses et une interdiction à vie d’exercer toute activité auprès de mineurs. Cette dernière mesure a été décidée après la découverte, en sa possession, de fichiers pédopornographiques.
S’il n’avait pas lui-même produit ces images, il les avait néanmoins partagées sur des plateformes en ligne. Lors de son interrogatoire, l’accusé a révélé avoir été victime d’abus sexuels durant son enfance.
Le tribunal a toutefois renoncé à prononcer l’expulsion du territoire suisse pour une durée de cinq ans, comme l’avait requis le ministère public. Etant père au foyer et vivant en Suisse avec sa femme et ses enfants, il a été considéré comme un cas de rigueur. Par ailleurs, il ne représenterait pas un danger pour la société.
Les actes sexuels impliquant des animaux constituent un tabou social. Selon la «Fondation pour le droit des animaux», qui analyse les infractions contre ces derniers, les animaux domestiques et d’élevage sont les principales victimes de ce type d’abus. Toutefois, l’ampleur du phénomène reste difficile à estimer, faute de données fiables.
En Suisse, les actes sexuels avec des animaux sont considérés comme une violation de leur dignité et donc comme un acte de maltraitance, indépendamment de l’impact direct sur l’animal. Ainsi, même des actes sexuels non violents – comme ceux commis dans cette affaire – sont passibles de sanctions pénales.