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Pollution de l’eau potable issue du Léman: ce que l’on sait

Un pesticide dégradé dépasse les normes dans l’eau du Léman.
Un pesticide dégradé dépasse les normes dans l’eau du Léman.Image: Shutterstock

Pollution de l’eau potable issue du Léman: ce que l’on sait

Pas de danger sanitaire pour l'instant, mais un nouveau polluant trouble le réseau d’eau potable en Romandie.
26.09.2025, 12:3926.09.2025, 12:39

Des analyses menées à l’été 2025 par les cantons de Genève et Vaud ont révélé la présence de 1,2,4-triazole, dans l’eau potable issue du Léman. La substance dépasse les limites fixées par la Confédération, sans toutefois représenter un risque sanitaire.

Qu’est-ce qui a été détecté?

Les chimistes cantonaux ont mesuré en moyenne 0,7 microgramme par litre (µg/L) de 1,2,4-triazole dans le réseau de distribution. Ce taux est supérieur à la limite de 0,1 µg/L inscrite dans l’ordonnance fédérale sur l’eau potable (OPBD), qui applique un principe de précaution.

C’est quoi le 1,2,4-triazole?

Il s’agit d’une molécule présente dans certains produits pharmaceutiques et agrochimiques. Elle peut aussi provenir de la dégradation de pesticides, biocides ou médicaments. Son usage industriel et agricole en fait un polluant potentiel des eaux de surface.

Est-ce que les taux sont dangereux?

Selon les autorités cantonales, non. Les concentrations mesurées sont largement inférieures à la valeur de 51 µg/L considérée comme sans risque par l’agence française Anses pour une consommation sur une période de six ans. L’eau du robinet reste donc potable et sans danger pour la santé humaine ou animale.

Pour consolider cette évaluation, les cantons ont mandaté le Swiss Centre for Applied Human Toxicology (SCAHT), un centre national de référence en toxicologie appliquée basé à Bâle. Sa mission est d’analyser de manière indépendante les dernières données disponibles et de déterminer si la présence de 1,2,4-triazole dans l’eau potable pourrait présenter, à court ou long terme, un risque pour la population. Ses conclusions, attendues dans les prochaines semaines, permettront de confirmer scientifiquement la position des autorités et d’orienter les mesures à prendre.

D’où vient la pollution?

Des prélèvements effectués dans le Rhône montrent que les apports proviennent surtout du site chimique de Monthey, en Valais. Les concentrations observées ne concernent toutefois pas le Bas-Valais, dont les réseaux d’eau potable s’alimentent en sources de montagne. Les investigations ont confirmé une origine essentiellement industrielle, et non agricole.

Qu’est-ce qui est mis en place?

Les cantons de Genève, Vaud et Valais poursuivent leurs investigations conjointes. Les distributeurs explorent des modifications de traitement pour ramener les valeurs en dessous du seuil fédéral. Le Valais a exigé des entreprises concernées qu’elles limitent leurs rejets et évaluent l’historique de leurs émissions. Les résultats du SCAHT et les mesures correctives feront l’objet de nouvelles communications le mois prochain. (jah)

On avait une très bonne raison d'aller voir des alpagas
Video: watson
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