82 tentatives de suicide en un an dans les cellules de la police lausannoise
En 2023, 82 tentatives de suicide ont eu lieu à l’Hôtel de police de Saint-Martin, à Lausanne. Le chiffre, révélé par le réseau social militant Ragekiiit après analyse des rapports de la Commission des visiteurs du Grand Conseil, met en lumière la situation critique dans ce centre de détention. Ces données, relayées ce vendredi par 24 heures, montrent qu’en moyenne une à deux tentatives surviennent chaque semaine dans les 25 cellules du bâtiment.
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Le Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires (SMPP) explique à nos confrères ces passages à l’acte par la fragilité psychique de nombreuses personnes confrontées à la privation de liberté. Le stress, la perte de repères et l’angoisse liés à l’arrestation provoquent souvent une détresse aiguë. Certains détenus utilisent aussi ces gestes pour exprimer leur souffrance ou demander un transfert vers un autre établissement.
L’avocat veveysan Daniel Trajilovic parle, dans le quotidien vaudois, d’un «choc de l’enfermement» dans des conditions particulièrement rudes: des boxes exigus d’environ 7 m², sans fenêtres, sans eau courante et avec des latrines ouvertes. Ces cellules ne devraient pourtant accueillir des gens que pour moins de 48 heures. Entre 2022 et 2024, 2034 personnes y ont passé au moins une nuit, et 977 plus de deux jours. En 2014, le Tribunal fédéral avait déjà jugé illégale une détention de dix jours dans ce lieu.
Lorsqu’une tentative de suicide survient, la police alerte le SMPP. Un transfert à l’hôpital n’est pas systématique: en 2024, 54 personnes seulement ont été hospitalisées, toutes causes confondues.
Face à ces constats, le conseiller communal Vert Ilias Panchard a déposé une interpellation demandant une amélioration des conditions de détention. Une nouvelle zone d’attente carcérale doit ouvrir, par ailleurs, à Orbe en 2027 afin de désengorger les structures lausannoises. (jah)
