Selon des journalistes de watson présents sur place, plusieurs dizaines de personnes se sont donné rendez-vous ce lundi dans le quartier de Prélaz, sitôt la nuit tombée. L'avenue a été déjà agitée la veille par des manifestations sporadiques, suite à l'accident qui a coûté la vie au jeune Marvin, un Lausannois de 17 ans, dimanche matin à l'aube, dans une course-poursuite avec les forces de l'ordre.
Si l'ambiance est encore passablement «calme» autour de 22 heures, plusieurs poubelles incendiées et tirs de mortier ont été constatés par nos journalistes sur place.
Malgré des appels à manifester et à une «flashmob patriote» de la part de l'extrême-droite, comme l'ont rapporté plus tôt dans la journée nos confrères de Blick, les manifestants sont surtout des jeunes du coin déjà présents la veille. La plupart des visages sont dissimulés par des capuchons ou des cagoules. Beaucoup de curieux ont également fait le déplacement pour venir jeter un oeil.
Au moins trois voitures de police, qui s'est faite discrète jusque-là, se trouvent sur les lieux autour de 22h15.
Peu avant 23 heures, alors que les hurlements plaintifs des sirènes raisonnent à l'ouest de Lausanne, l'arrivée de camions avec jets à eau et les sommations de la police de quitter les lieux dispersent en partie la foule. Des sprays de gaz lacrymogènes et l'air irrespirable achèvent de faire fuir les passants.
Outre les bennes à ordures et les triangles de la police, un abri de bus fait partie des victimes collatérales de la soirée. Des habitants du quartier se sont relayés à grand renfort d'extincteurs pour venir à bout des incendies sur la chaussée.
Pendant qu'un camion antiémeute bloque la fin du chemin de Renens, où une partie de la foule s'est déportée et où d'autres incendies se sont déclarés, les policiers enjoignent tout le monde à lever les voiles. «Il faut rentrer chez vous!». L'appel se perd dans la fureur des émeutiers, encore nombreux aux alentours de 23 heures 30.
Dans un communiqué, la police cantonale vaudoise fait état de la présence d'entre 150 et 200 manifestants lundi soir. Des incidents sont également survenus dans le quartier des Boveresses/Praz-Séchaud où d’autres jeunes ont bouté le feu à des containers et endommagé fortement un bus des Transports Lausannois (TL).
«A nouveau confrontés à l’agressivité des émeutiers, mieux préparés et tout autant déterminés que la veille, les policiers ont dû faire usage des moyens de contrainte [...] Le calme est revenu peu après minuit», détaille la police, dont les patrouilles déployées sur place ont essuyé «des jets de cailloux, de barrières de chantier, mortiers, cocktails Molotov et d'engins pyrotechniques».
Sept personnes ont été interpellées. A ce stade, le bilan policier ne fait d'état d'aucun blessé parmi ses effectifs et parmi les manifestants.