Juliette (prénom modifié) est «formelle», indique-t-elle ce mardi 1er juillet à watson. Vendredi 27 juin à Lausanne, c’est bien «les juifs» et non pas «les flics» qu’elle a entendu. Ce jour-là, cette Lausannoise de 37 ans est en voiture lorsque son véhicule et d’autres sont bloqués aux environs de la place du Tunnel par la Critical Mass, une manifestation mensuelle dont les participants roulent à vélo pour faire la promotion des mobilités douces.
C’est alors que des participants, dont certains arboraient des drapeaux palestiniens, auraient crié «A bas l’Etat, les juifs et les fachos», comme nous le rapportions lundi matin dans un article assorti d’une brève vidéo tournée par Juliette en personne, où l'on voit des cyclistes, parmi eux un vélo-cargo transportant un enfant, former un cercle. «Je suis juive, et alors?», aurait-elle lancé à ceux des manifestants proférant les dires en question. Elle se serait alors vu répondre: «A bas, sale juive.»
Dans des commentaires publiés sous notre article de lundi, certains assurent entendre «les flics» et non pas «les juifs», là où d’autres sont convaincus d’entendre «les juifs».
Juliette, elle, va déposer plainte.
Joint par watson, le conseiller municipal lausannois Pierre-Antoine Hildbrand, en charge de la sécurité à l'exécutif de la Ville, réagit à cette affaire.
Dans le cas où ce ne sont pas «les juifs», ou pas seulement «les juifs», mais aussi ou uniquement «les flics» que des participants à la Critical Mass auraient crié, l’ensemble donnant «A bas l’Etat, les flics et les fachos», la chose serait également problématique. Non tant d’un point de vue légal que réglementaire.
On se souvient, en effet, que le ministère public vaudois avait classé les plaintes déposées contre la députée de gauche radicale Mathilde Marendaz qui s’était exposée en 2023 avec le slogan anti-police ACAB, qui signifie «All Cops Are Bastards» («Tous les flics sont des bâtards»). Il n’est donc pas certain que la justice donnerait suite à une dénonciation pénale pour «A bas les flics».
En revanche, la bienveillance dont bénéficie la Critical Mass à vélo de la part des autorités lausannoises pourrait être reconsidérée dans un proche avenir.
Jusqu’à présent, la Critical Mass a pu mener ses actions dans les rues de Lausanne sans autorisation préalable des autorités locales. Cela pourrait donc changer. Pierre-Antoine Hildbrand:
Il n’est pas non plus exclu que la Critical Mass du vendredi 27 juin à Lausanne ait été infiltrée à l’appel du site d’extrême gauche Renversé, dont les propos publiés trois jours plus tôt sur son portail invitaient à une «Critical Mass Lôz (Lausanne) Solidaire Palestine». Mais il n'est pas impossible, par ailleurs, que des participants habituels à la Critical Mass se soient joints au mot d'ordre.