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Lausanne

Propos antisémites lancés pendant la Critical Mass de Lausanne

Ce rassemblement de cyclistes a viré au slogan haineux.
Des cyclistes de la Critical Mass de Lausanne ont choqué.Image: watson

Ils crient «à bas l'Etat, les juifs et les fachos» à vélo à Lausanne

Lors de la Critical Mass du 27 juin dans la capitale vaudoise, des slogans antisémites ont été scandés. Un témoin raconte.
30.06.2025, 00:1030.06.2025, 00:10
Team watson
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Vendredi 27 juin, 18h, Parc de Montbenon. Comme chaque dernier vendredi du mois, des cyclistes, skaters et rollers se rassemblent pour la Critical Mass. L’idée? Former une masse visible dans les rues de Lausanne pour défendre une mobilité douce, sans pollution ni hiérarchie et de façon pacifique.

Mais ce soir-là, le ton est différent.

Un appel relayé sur le site militant Renversé annonce une Critical Mass «solidaire de la Palestine». Le message posté sur le site déclare que ce soutien n’est «pas en contradiction avec les valeurs» du mouvement.

L'appel en question 👇

Appel Critical Mass.
Image: dr

Le message nuance toutefois:

«Certain.e.s cyclistes ne seront peut-être pas d’accord, mais le risque d’une polémique semble bien dérisoire en rapport à l’importance de maintenir l’attention sur la situation à Gaza et les crimes commis par l’armée israélienne.»

Une Critical Mass, c’est, selon la page Facebook de celle de Lausanne, défendre des modes de transport alternatifs et non polluants. Une mobilisation ouverte à tous a priori.

Propos antisémites

En ce début de soirée, dans la foule, on retrouve quelques drapeaux palestiniens, des familles à vélo, et au milieu de tout cela des slogans. Une automobiliste, prise dans le cortège près de la place du Tunnel, raconte avoir entendu: «A bas l’Etat, les juifs et les fachos». Elle filme la scène quelques secondes.

Dans les rues de Lausanne 👇

Vidéo: watson

Choquée par la situation et les propos tenus, cette jeune femme sort de sa voiture et lance: «Je suis juive, et alors?» Elle dit s'être vu répondre:

«A bas, sale juive!»

Elle affirme avoir immédiatement appelé la police, qui lui aurait répondu ne pas pouvoir intervenir, le rassemblement étant autorisé par la ville. «Ça a duré au moins cinq minutes, personne n’est intervenu. Je me suis sentie très seule», témoigne-t-elle. Elle indique vouloir déposer plainte contre X, avec le soutien de la communauté juive de Lausanne.

Ce n’est pas la première fois que la plateforme Renversé se retrouve dans la controverse. Le 15 juin, le même site a publié un texte signé Khaled Barakat, coordinateur de Samidoun, un réseau propalestinien interdit en Allemagne pour antisémitisme et extrémisme. Dans ce texte, Barakat qualifie de « réponse naturelle et légitime » l’attentat du 21 mai au Musée juif de Washington, où deux employés de l’ambassade d’Israël ont été tués au cri de « Free Palestine ». Le tireur y est décrit comme un « héros ».

En février, Renversé avait relayé un appel à incendier des concessions Tesla, accompagné d’un mode d’emploi pour la fabrication de cocktails Molotov.

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Video: extern / rest
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