Pour la gauche, c'est une double victoire acquise dans le suspense et le résultat n'est pas aussi ric-rac qu'on pouvait le penser dimanche en début d'après-midi. Il réjouit la conseillère nationale socialiste vaudoise Jessica Jaccoud.
La députée vaudoise voit dans ces victoires «un signal pour la suite». La suite? «On va s’opposer aux deux initiatives qui vont arriver au Parlement en 2025.» Jessica Jaccoud fait allusion à deux initiatives parlementaires déposées par l’ancien conseiller national UDC zurichois Hans Egloff, visant à limiter les possibilités de contestation du montant du loyer. «Nous soutiendrons en revanche le lancement de l’initiative de l’Asloca (Association des locataires) pour un contrôle des loyers», annonce la socialiste.
A droite, la déception est de mise. Le conseiller national PLR genevois Cyril Aellen regrette le rejet des votations sur le droit du bail (sous-location et résiliation pour besoin propre), mais il minimise la défaite:
Le député genevois prédit: «Ce double rejet facilitera la pratique de Airbnb, ce qui est dommage.» Il enchaîne:
Cyril Aellen sait que la droite n’a pas la partie facile dans un pays de locataires comme la Suisse, où le marché se restreint de plus en plus. «Cela tient beaucoup aux difficultés faites aux promoteurs qui veulent bâtir des logements», dit-il.
Jessica Jaccoud, qui représente le camp vainqueur face à la droite et au Centre favorables aux deux projets de loi sur le bail, pense au contraire qu’il faut réguler le marché pour pallier les insuffisances:
«Il faudrait aussi permettre aux personnes seules vivant dans de grands appartements de pouvoir en partir sur une base volontaire avec la garantie d’en trouver un plus petit moins cher, ce qui ferait de la place pour des familles avec enfants, poursuit la socialiste vaudoise. Mais ces rocades dans la pratique ne sont pas possibles ou alors très difficiles à mettre en œuvre, tant quitter son appartement pour un autre revient à payer plus cher.»
On revotera en Suisse sur les loyers dans un avenir proche.