La situation sur le marché du logement reste tendue en Suisse
La situation est aussi tendue qu'en 2014, date du début de la dernière pénurie insistante, selon la dernière mise à jour du monitorage de l'Office fédéral du logement (OFL) publié jeudi. Cela s'explique par la vigueur de l'économie, les taux d'intérêt bas et la croissance insuffisante de l'activité de construction.
Contrairement à la période allant de 2014 à 2016, aucune détente rapide n'est en vue, averti l'OFL. Il faut d'ores et déjà s'attendre à ce que la construction logements ne puisse pas suivre la croissance des ménages au cours des deux prochaines années.
Difficile d'être propriétaire
Concernant l'évolution des coûts, le monitorage met en avant que bien des cas, devenir propriétaire est désormais quasiment hors de portée pour les primo-acquéreurs. Cela s'explique par les coûts d’acquisition et d’utilisation.
De quoi rendre le marché locatif d'autant plus important, en particulier pour les ménages à pouvoir d'achat faible à moyen, selon l'OFL. Ils représentent près de 80% de tous les ménages locataires.
Le monitorage montre également qu'il existe un certain équilibre entre les classes de revenus cités et leurs logements. Environ 80% des logements affichent des prix abordables pour ces ménages, sauf à Genève, Lausanne, Bâle, Lucerne et Zurich.
La donne se corse en revanche concernant les logements actuellement proposés sur le marché. Seulement 41% des offres de logements à louer sont abordables pour les ménages à pouvoir d'achat faible à moyen, note l'OFL.
La pénurie est plus ou moins marquée selon les régions. La situation est particulièrement critique à St-Moritz, mais aussi dans les grandes villes et agglomérations. Le monitorage montre d'ailleurs que si tous les ménages à pouvoir d’achat faible à moyen étaient contraints de déménager aux conditions actuelles du marché, leur charge locative moyenne passerait de 29,1% à 35,7% de leur revenu.
Situation pas encore alarmante
L'OFL estime que la situation n'est pas encore alarmante au niveau du parc de logements. L'office note toutefois des signes de détérioration, en particulier chez les ménages à faibles revenus. La part de ménage locataires dont les frais de logements dépassent le budget a augmenté de 0,2 point entre 2022 et 2023 pour se fixer à 2,8%. Un chiffre qui reste néanmoins inférieur à celui de 2018.
L'OFL estime que cette tendance va se poursuivre et note que l'écart entre les loyers des baux en cours et les loyers proposés sur le marché continue également de se creuser. Pour l'office, cela pousse les investisseurs à privilégier les démolitions-reconstructions ou les rénovations totales. Une pratique qui permet de maintenir un taux d'activité élevé dans le secteur de la construction, mais qui ne contribue pas à une extension nécessaire du parc de logements en Suisse. (sda/ats)