Obtenir un diplôme universitaire sans être noté par ses professeurs? La méthode, unique en Suisse et adoptée par la faculté de médecine de l'Université de Fribourg, porte ses fruits.
En 2022, en effet, les diplômés du master ont obtenu la première place à l'examen fédéral de médecine. Une performance «renouvelée en 2023», explique la RTS, «et confirmée à nouveau en 2024, attestant ainsi de l'efficacité de cette approche».
En trois ans d'étude, les futurs médecins restent tout de même évalués. L'échec reste donc possible. A la fin de chaque année, un rapport est réalisé sur les différents domaines de compétence, incluant des examens théoriques et pratiques. Les étudiants obtiennent un nombre de points, qui leur permet de savoir où ils se situent par rapport au reste de la classe, mais aucune note à proprement parler.
Les étudiants ne sont pas focalisés sur l'obtention de la moyenne ou sur l'examen, mais sur le fait de «devenir un bon médecin», ajoute Raphaël Bonvin, vice-doyen de l’enseignement de la médecine de Fribourg.
Si, pour l'instant, cette méthode d'enseignement est propre à Fribourg, la Haute école de santé de Berne travaille sur une refonte de son système d'évaluation. L'Université de Genève observe, quant à elle, ce qui se fait à Fribourg. Abolir le système de notes serait «un véritable défi», estime Mathieu Nendaz, vice-doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Genève. Cela représenterait toutefois «une évolution culturelle».
«La certification sans note peut réduire le stress, tout en causant une autre forme d'angoisse, celle de sa valeur et de son positionnement futur sur le marché du travail», déclare de son côté Raphaël Pasquini, professeur à la Haute école pédagogique vaudoise. (ag)