En Suisse, les Noëls enneigés ont toujours été l'exception
Certains y croient encore, d'autres l'espèrent très fort, mais les chances de vivre un Noël blanc sont vraiment faibles cette année, du moins en plaine. Si des chutes de neige sont «possibles par endroits», écrit MétéoSuisse, les quantités attendues sont «plutôt anecdotiques»: zéro à deux millimètres.
C'est le long des Préalpes et au nord de l’Arc jurassien que les chances d'avoir un Noël blanc sont les plus élevées. Cela devrait tout au plus se traduire par de «faibles chutes de neige» ou «des dépôts de givre entre 800 et 1500 mètres d'altitude», précise MétéSuisse, qui commente:
A priori, il y aurait de bonnes raisons de s'attendre à des chutes de neige pendant les fêtes. Dans les plaines romandes, la première neige mesurable tombe en moyenne début décembre, selon les données de MétéoSuisse. Sur le Plateau central, cela arrive même quelques jours plus tôt, c'est-à-dire fin novembre.
«Une idée reçue»
On pourrait penser que les choses ont bien changé et que, à une époque, la neige était plus souvent au rendez-vous pendant les fêtes. C'est n'est que partiellement vrai. Car, sur le Plateau suisse, «Noël est plus souvent vert que blanc. Et ce, depuis toujours», indique MétéoSuisse.
«Les Noëls sont presque toujours représentés sous la neige, dans les contes comme dans notre société de consommation», ajoute le service météorologique de la Confédération, qui parle d'une «idée romantique reçue».
Les données le prouvent. Depuis 1931, le Plateau central et oriental n'a connu que 40% des Noëls sous la neige, alors que, sur l’ouest et le nord-ouest du pays, ce pourcentage n'atteint que 35% et descend à 20% dans certaines régions tessinoises.
A Neuchâtel, par exemple, le dernier Noël entièrement enneigé (trois jours avec chutes de neige) remonte à 1986. Depuis, il y en a eu six partiellement blancs (un à deux jours avec chutes de neige). Sur les 43 dernières années, les fêtes ont été vertes 36 fois.
En montagne, en revanche, les Noëls blancs sont fréquents. Davos, situé à 1600 mètres d'altitude, «vit chaque année le rêve d'un Noël vraiment blanc», note MétéoSuisse. La seule exception remonte à 2016. Le 24 décembre, il n'y avait pas de neige, mais les flocons ont fait leur apparition le lendemain - d'où la barre vert clair dans le graphique ci-dessus.
Le rôle du changement climatique
Bien que les fêtes enneigées aient toujours représenté une exception sur le Plateau suisse, la hausse globale des températures joue également un rôle. «Avec le réchauffement du climat, la probabilité d'avoir des Noëls blancs diminue. Cela devient tout à fait exceptionnel», nous disait une météorologue l'année dernière.
Une fois de plus, cela se voit dans les chiffres. A Einsiedeln, commune schyzoise située à quelque 900 mètres d'altitude, Noël a toujours été blanc... sauf ces dix dernières années.
«Ce qui est frappant à propos de ce site de mesure, c'est l'accumulation de jours de Noël verts au cours des dernières années», commente MétéoSuisse. Et d'ajouter:
Quoi qu'il en soit, se plaindre de l'absence de neige à Noël n'est pas une nouveauté. Dans une note météorologique lucernoise du début du 20e siècle, citée par MétéSuisse, figure la remarque suivante:
