On en sait plus sur le meurtre du Vaudois retrouvé découpé
C'est une affaire macabre qui sème la stupeur et l'effroi. Ce 31 octobre, un Suisse de 75 ans était porté disparu à Sainte-Croix (VD). Le lendemain, un cadavre particulièrement mutilé était retrouvé par un pêcheur français près de 100 kilomètres plus loin dans la Saône.
Le crime
Retrouvé sur une berge de la Saône, le corps, seulement habillé d'un caleçon, a été «sectionné en deux parties au niveau de la taille et recouvert d'une substance blanche». Il portait «une brûlure au niveau du dos, plusieurs plaies sur le crâne, sur une main, au niveau des cervicales et au niveau du tronc», a d'abord indiqué le procureur de Vesoul (Haute-Saône), Arnaud Grécourt.
L'autopsie réalisée ce 3 novembre a révélé plusieurs éléments:
- Le corps, coupé en deux, était recouvert de chaux, la fameuse «substance blanche».
- Il présentait pas moins de 28 coups de couteau, une brûlure dans le dos et plusieurs signes de tentatives de décapitation.
- Constatation qui se révélera utile, un petit morceau triangulaire de métal a été retrouvé planté dans la colonne vertébrale de la victime.
La victime
Le septuagénaire, victime présumée en attendant «l’identification formelle des autorités françaises», était une figure connue et appréciée de Sainte-Croix. Longtemps Conseiller communal PLR de son village, il laisse un souvenir vif:
La victime, propriétaire de nombreux logements, en louait à diverses personnes. L'une de ses locataires évoque «quelqu’un de très agréable». A 24 Heures, elle explicite son bon caractère:
A Blick, un voisin parle aussi d'un «chic copain», une personne «connue, mais pas forcément appréciée.»
Le choc
Si tous ne s'accordent pas sur la victime, un point les rassemble: la barbarie du crime et l'effroi qui traverse aujourd'hui le hameau du Château-de-Sainte-Croix. Une habitante le reconnait:
Au micro de France 3, un homme âgé venu soutenir sa fille qui connaissait bien la victime présumée raconte:
A l'issue d'une séance de crise de la Municipalité de Sainte-Croix, le syndic Yvan Pahud résume:
A Blick, le syndic UDC raconte:
De l'autre côté de la frontière, à Fédry, où le corps a été retrouvé, on partage cette consternation. Blick s'est entretenu avec le maire du village où règne «l'incompréhension»:
A RTL, il développe:
La suspecte
Tous les regards se tournent vers une femme, citoyenne française de 39 ans. Locataires de la victime, ses voisins décrivent à 24 Heures une femme «toujours cloîtrée chez elle», «bizarre» et «solitaire». Arrêtée par les gardes-frontières, elle fait l'objet d'une instruction pénale par les autorités vaudoises:
La trentenaire aurait loué un gîte de pêche à moins de cinq kilomètres de Fédry quelques jours avant le drame, selon les informations du quotidien L'Est Républicain. Si les enquêteurs français y ont mené des investigations, ils auraient exclu que le crime y ait eu lieu, selon une source de ce média: «L’homme n’a probablement pas été tué dans cette maison».
A Château-Sainte-Croix, une voisine raconte à 24 Heures, des sanglots dans la voix, un événement curieux survenu le 31 octobre, jour de la disparition. Alors qu'elle venait de voir son logeur entrer, elle entend des éclats de voix, une dispute à l'étage du dessous:
Manifestement, elle avait tout prémédité… Et elle a fait ça ici, juste en dessous de mon appartement…»»
Rappelons que la suspecte bénéficie de la présomption d'innocence.
La voisine se confiant au quotidien vaudois raconte avoir déjà porté plainte contre cette femme pour une agression survenue une semaine plus tôt. Alors qu'elle faisait une fête chez elle:
Les indices
La fouille de sa voiture aurait révélé des traces de sang, dont l'analyse est en cours. Ainsi qu'un couteau à la pointe cassée, il pourrait correspondre au fragment trouvé par l'autopsie. Enfin, dans le gîte que la trentenaire a loué, les policiers ont découvert un sac de chaux. Selon Le Parisien, la suspecte aurait tenté de fuir avec 6000 euros vers la Côte d'Ivoire. Elle bénéficie de la présomption d'innocence. (hun)
