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Le Parlement veut serrer la vis contre les requérants criminels

Esther Friedli, SVP-SG, spricht waehrend der ausserordentlichen Session zum Thema Asyl, an der Fruehjahrssession der Eidgenoessischen Raete, am Donnerstag, 13. Maerz 2025 im Staenderat in Bern. (KEYST ...
Esther Friedli appelle à renvoyer systématiquement les requérants d'asile criminels.Keystone

Le Parlement veut serrer la vis contre les requérants criminels

Le Conseil des Etats a validé jeudi deux textes demandant de durcir la loi pour requérants criminels. Le National avait fait de même.
13.03.2025, 13:3013.03.2025, 15:10
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La loi doit être durcie pour les requérants d'asile criminels. Après le National, les sénateurs ont validé jeudi deux textes en ce sens. Ils ont de justesse refusé de rendre systématiques les contrôles aux frontières lors d'une séance extraordinaire demandée par l'UDC qui a suscité une certaine lassitude tant à gauche qu'à droite.

Les sénateurs ont validé, par 30 voix contre 10, un texte d'Esther Friedli (UDC/SG) appelant à renvoyer systématiquement les requérants d'asile et détenteurs d'un permis de séjour criminels. Ils ont aussi accepté, par 28 voix contre 11, une motion de Pirmin Schwander (UDC/SZ) qui veut limiter systématiquement la liberté de mouvement des requérants d'asile dès qu'une procédure pénale est ouverte à leur encontre.

La Chambre des cantons a en revanche refusé de justesse, par 20 voix contre 17, de rendre systématiques les contrôles aux frontières, comme le voulait Marco Chiesa (UDC/TI). Elle lui a préféré une motion de commission plus flexible. Le National a adopté lundi un texte similaire.

Les sénateurs ont accepté toute une série d'autres textes visant notamment à accélérer les procédures d'asile et à optimiser l'échange de données sur les immigrés en situation illégale. Johanna Gapany (PLR/FR) a rappelé le blocage actuel sur les procédures, 22'000 étant encore pendantes en 2024.

«Une telle situation coûte plus de 400 millions par an»

La Chambre a par contre refusé de limiter l'accès au regroupement familial et de refouler les personnes arrivant en Suisse via des pays tiers sûrs. Ce dernier point étant en contradiction avec les accords internationaux.

Lassitude et absurdité

Le débat, qui a occupé les sénateurs pendant plus de trois heures, avait en toile de fond les durcissements en matière d'asile observés ailleurs en Europe, comme au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède, ainsi que les récentes attaques survenues en Allemagne. L'UDC a brandi l'exemple d'une agression survenue en Appenzell en février. «Un Afghan a envoyé un retraité à l'hôpital. Je ne peux pas accepter que des innocents subissent le laxisme actuel», a déclaré Esther Friedli.

Le reste de la chambre a montré sa lassitude face à la tenue régulière de sessions spéciales sur l'asile. Une autre avait déjà eu lieu en automne. Une telle habitude bloque le travail en commission et est contreproductive, ont jugé plusieurs sénateurs à gauche et à droite de l'échiquier.

Certains n'ont pas hésité à pointer l'absurdité d'une partie des 15 textes discutés au Conseil des Etats. C'est le cas notamment du contrôle systématique aux frontières exigé par Marco Chiesa. «Cette demande est complètement irréaliste», a déclaré Charles Juillard (C/JU), qui a rappelé le nombre conséquent de frontaliers qui franchissent la frontière chaque jour. «Est-ce que chacun d'entre eux devra être contrôlé systématiquement?», a-t-il demandé rhétoriquement.

Une autre motion déposée par Hannes Germann (UDC/TH) voulait créer des zones de transit en dehors des frontières suisses pour gérer les personnes en attente d'une décision sur leur procédure d'asile. Le conseiller aux Etats a retiré son texte face au tollé suscité dans la salle. (jzs/ats)

Ils ne sont pas d'accord, ils mettent le feu au parlement
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