Récemment, dans un grand supermarché Migros, l'assortiment des aliments «en vrac» est vendu avec un rabais de 50%. De nombreux tubes transparents, normalement remplis de plus de 70 produits bio, des pâtes aux cubes de gingembre en passant par le riz, les flocons d'avoine ou les noix, sont vides ou presque.
Une demande à l'accueil révèle que le service n'est plus disponible. La vente en vrac sera supprimée sans être remplacée, car la demande a été trop faible.
Le «retrait national» concernerait 51 grands supermarchés Migros et 7 magasins Alnatura.
«La demande a malheureusement baissé de manière continue», souligne-t-il. Parmi les raisons expliquées par ce dernier, il y a le Covid. En effet, avant l'introduction des rayons en vrac, en novembre 2020, il y avait une forte tendance de la part de la clientèle à vouloir réduire la consommation de plastique. Mais cette tendance s'est affaiblie après la pandémie du Covid-19.
De plus, selon Migros, il s'est avéré que seule une minorité de clients ayant acheté des aliments non emballés utilisaient leurs propres récipients. Tobias Ochsenbein souligne que le fait d'apporter sa boîte ou son sachet demande plus d'efforts, «ce qui peut être gênant pour certains clients.»
Une majorité de la clientèle s'est donc servie des sacs mis à disposition par Migros. Conséquence: «L'assortiment sans emballage n'a pas vraiment consommé moins de plastique».
En mai 2021, six mois après le début du projet de vente sans emballage, le son de cloche était encore tout autre. A l'époque, il y avait des rayons sans emballage dans six magasins et Migros tirait «un bilan clairement positif»: plus de 10 000 clientes et clients avaient rempli eux-mêmes plus de douze tonnes d'aliments bio. Migros annonçait le lancement de plusieurs rayons en vrac et a souligné que ceux-ci devraient «faire partie intégrante de nos supermarchés à l'avenir».
En outre, il était question à l'époque d'une «utilité écologique prometteuse des rayons sans emballage». Dans les six supermarchés de l'époque, Migros avait pu renoncer à plus de 42 600 emballages jetables qui auraient été nécessaires pour les produits.
Coop a imité Migros. On y trouve depuis mi-2021 des rayons sans emballage pour les aliments à longue conservation. En été 2023, Coop a entièrement converti au bio son assortiment de noix, de pâtes, de riz, de légumineuses et de céréales et l'a élargi. En conséquence, la demande a augmenté, pouvait-on lire en novembre 2023 dans le magazine de l'entreprise.
Et l'offre devrait également rester stable. Au total, Coop dispose de rayons «en vrac» dans 21 supermarchés. En revanche, les essais pilotes de Coop avec de l'eau minérale et de la bière ainsi que pour les détergents et produits d'entretien liquides appartiennent à l'histoire. Ils ont été arrêtés en 2023 «en raison de la faible demande.»
De son côté, le discounter Lidl Suisse a mis fin dès 2020 à son essai de produits sans emballage pour les noix, car l'offre «n'a été que partiellement remarquée».
Natalie Jacot est présidente de l'association Unverpackt Schweiz, à laquelle sont affiliés de petits magasins sans emballage. Elle a fermé son propre magasin, Ohni, il y a un an, «en raison du manque de clients.» Aujourd'hui, il reste environ 40 magasins sans emballage en Suisse.
Selon elle, les magasins sans emballage «permettent de ralentir le rythme des achats et de consommer en connaissance de cause», mais aussi d'avoir un impact social. Ces magasins sont un lieu de rencontre pour bavarder, boire un café, une communauté se développe, qui organise par exemple des bourses aux vêtements ou des marchés aux puces.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)