Récemment, en Valais, la montagne a joué les fossoyeuses en faisant plusieurs victimes. On compte deux décès de randonneurs respectivement âgés de 77 ans et 68 ans, des alpinistes qui ont perdu la vie après une chute de 1000 mètres au Cervin, mercredi, et une nouvelle disparition a été annoncée, dimanche, toujours sur l'arête du Hörnli.
La montagne est dangereuse. Ça, tout le monde le sait. Les accidents varient cette année entre légère hausse et stabilité élevée. La randonnée compte de plus en plus d'adeptes et de plus en plus de personnes se lancent, surestimant parfois leurs capacités.
Depuis 2012, les accidents en montagne ont doublé, passant à 40 000, selon les chiffres du Bureau de prévention des accidents (BPA). Le nombre de morts reste par contre stable à environ 50 par année.
Et pour 2024, si le début de l'été a été plutôt maussade d'un point de vue météorologique, le mois d'août a considérablement rattrapé le manque de vitamines D des férus de randonnée. Selon les graphiques de la Rega, depuis 2021, les sauvetages en montagne ont augmenté.
La période Covid a entraîné une forte hausse des randonneurs et par conséquent celle des accidents. La Rega secourt chaque année entre 1000 et 1300 randonneurs, après un pic d'opérations de sauvetage en 2020.
En 2024, la tendance reste dans la tranche élevée, confirme David Suchet, porte-parole de la Rega.
2024, et même en prenant compte des conditions météo plus compliquées, est une année bien remplie pour les sauveteurs de la Rega. Surtout que nous sommes, à l'heure d'écrire ces lignes, le 18 août et que le mois de septembre est une période propice pour se rendre en altitude.
Du côté d'Air-Glaciers, la compagnie de sauvetage nous a également fourni ses chiffres détaillés
Lors du mois de juillet 2024. Leurs interventions se chiffrent à 258 missions (dont 198 au départ des bases valaisannes) contre 242 aux mêmes dates en 2023, confirme la compagnie. L'âge moyen des personnes secourues en randonnée est de 47 ans au cours du mois de juillet 2024.
Pour le moment, lors du mois d'août 2024, ce sont 151 missions (dont 121 départs depuis les bases valaisannes) contre 133 aux mêmes dates en 2023, affirme la compagnie de sauvetage. L'âge moyen des interventions liées à la randonnée est de 52 ans.
Pour comparer avec la Rega, Air-Glaciers nous expose d'autres chiffres entre le mois d'avril et juillet, de 2022 à 2024.
En 2022, Air-Glaciers a participé à 705 missions. L'année suivante, en 2023, les hélicoptères de la compagnie d'aviation valaisanne ont volé lors de 724 missions, et en 2024, la société communique 662 missions gérées par leurs soins.
En élargissant le spectre, Air-Glaciers ne voit pas une grande différence comparée aux années précédentes. Les équipages ne constatent pas de gros changements, ni que les randonneurs sont moins équipés ou surestiment leurs capacités. Il n'y a pas plus de décès lors des randonnées, selon les équipes d'Air-Glaciers.
«Les interventions sont plutôt liées à des accidents qui les empêchent de continuer, ou des évacuations suite à des imprévus (réd: retard sur l'horaire prévu etc.)», renseigne Gael Gillioz, porte-parole d'Air-Glaciers, qui confirme que leurs opérations restent stables.
Concernant Air Zermatt, la compagnie n'a pas souhaité partager ses chiffres.