La capsule de suicide Sarco devait être inaugurée en Valais. Mais c'était sans compter sur l'intervention du médecin cantonal, qui s'y est opposé en invoquant Swissmedic. D'après le haut fonctionnaire, l'institut n'avait pas délivré d'autorisation. Selon un communiqué, la capsule a aujourd'hui fait l'objet d'une première évaluation du point de vue de la réglementation et du droit des produits thérapeutiques. Sans surprise, Swissmedic conclut que l'appareil poursuit un objectif «fondamentalement contraire» à celui d'un produit thérapeutique.
«La Tesla de l'euthanasie»», comme on la surnomme également, entraîne la mort par manque d'oxygène. La personne appuie sur un bouton qui déclenche l'afflux de grandes quantités d'azote dans la capsule et fait rapidement chuter le taux d'oxygène. L'idée des créateurs: «démédicaliser» l'aide au suicide. Ils veulent permettre une mort sans douleur, sans avoir à boire ou à s'injecter du poison. C'est pourquoi ils vantent la capsule comme:
Mais leur promesse n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Interrogés, différents ministères publics ont récemment annoncé qu'ils engageraient une procédure pénale en cas d'utilisation dans leur canton. Reste donc à savoir si, dans ce contexte, quelqu'un voudra tout de même y avoir recours.
Pour Swissmedic, les autorités doivent procéder à des clarifications supplémentaires concernant ce produit d'un point de vue juridique, sanitaire et éthique. L'institut se met lui-même hors de cause en concluant que l'azote gazeux utilisé n'est pas un médicament. En effet, le gaz n'a pas d'effet pharmacologique, il modifie simplement la composition de l'air.
On ne peut pas non plus considérer la capsule comme un dispositif médical, écrit Swissmedic. Les instruments, appareils ou implants entrent, eux, par exemple dans cette catégorie. Mais comme Sarco ne sert «qu'au suicide», il est en contradiction avec l'objectif médical fixé par la législation, conclut l'institut.
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)