«Je vais couper mes arbres!» Une nouvelle loi vaudoise agace
De nombreux propriétaires vaudois sont en pétard, relate 24 Heures. En cause: l'entrée en vigueur en 2023 de la «loi vaudoise sur la protection du patrimoine naturel et paysager», c'est-à-dire la «LPrPNP». Selon cette loi, il est désormais impossible pour les Vaudois de faire ce qu'ils veulent dans leur jardin.
Et notamment: de couper des arbres dont la circonférence du tronc atteint 40 centimètres — c'est-à-dire, environ 12,7 centimètres de diamètre, sans passer par une demande auprès de la commune. Cela concerne également les arbres morts.
Le but de cette loi qui fait hurler les propriétaires vaudois, notamment en campagne? «Encourager la plantation et la protection des arbres», précise le quotidien vaudois.
Une «compensation» chère payée
Le parcours du combattant qui attend toute personne qui voudra couper un arbre dépassant cette limite sera désormais le suivant:
- Il devra faire une demande officielle auprès de sa commune.
- En cas de «demande d’intervention importante», un dossier devra être constitué, avec «des plans, photographies et autres descriptions de l’état sanitaire des arbres affectés».
- Si la demande est acceptée par la commune, les riverains et associations de protection de la nature pourront faire recours.
- L'arbre pourra alors être coupé — en échange d'une «compensation», qui coûte plusieurs milliers de francs.
Certains craignent donc que la loi finissie par avoir un effet contraire au but recherché par la «LPrPNP». Pour éviter d'avoir le moindre problème, de nombreux propriétaires vaudois pourraient simplement se résigner à ne rien planter — ou couper les arbres avant qu'ils ne dépassent la limite critique. Un élu communal de Vuarrens menaçait d'ailleurs:
Les associations professionnelles — jardiniers, paysagistes — ne sont pas enchantés non plus.
Dénonciations attendues
Les communes, de leur côté, sont embêtées, car c'est à elles de venir faire la police des jardins. Le Canton estime même, dans son texte, que «les actions illicites seront rapidement portées à la connaissance des autorités communales ou cantonales». En clair, il espère que les voisins dénonceront tout arbre coupé illégalement.
Certains, à l'image du membre du Grand conseil vaudois Alberto Mocchi, rappellent que les propriétaires ne peuvent pas forcément faire ce qu'ils veulent avec les arbres présents dans leur jardin:
Le député reconnaît volontiers que cette loi, «qualifiée d’usine à gaz par certains, est complexe pour de nombreux municipaux».
(acu)
