Les souffleurs de feuilles et de foin sont pour beaucoup une source d'irritation. Avec un niveau sonore de plus de 100 décibels, ils sont aussi bruyants qu'un marteau-piqueur et émettent des gaz d'échappement nocifs. Les feuilles et les branches soufflées à une vitesse pouvant atteindre 220 km/h ne se décomposent plus sur le sol, ce qui empêche la formation d'humus et de nutriments. Les petits animaux vivant au sol, tels que les vers, les insectes, les araignées et les petits mammifères, perdent leur nourriture et leur habitat, et le sol est privé de sa couche supérieure qui le protège du dessèchement et du froid.
Pourtant, nombreux sont ceux qui utilisent le souffleur de feuilles, notamment dans les zones urbaines. La Fédération allemande pour la protection de la nature écrit à ce sujet que les souffleurs de feuilles dans les villes aggravent encore la situation de l'air, car lors de leur utilisation sur les pelouses et les trottoirs, les microbes, les spores de champignons, les déchets et les excréments d'animaux sont soulevés et finement dispersés dans l'air.
Il en va de même pour les poussières fines provenant de l'abrasion des pneus et des freins. Les organisations de protection de la nature, tout comme la Protection suisse des animaux (PSA), conseillent donc de prendre plutôt un râteau.
Mais le soufflage ne se fait pas uniquement dans les zones d'habitation. L'utilisation de souffleurs de foin à la place de la traditionnelle récolte de foin au râteau est devenue de plus en plus populaire dans l'agriculture ces dernières années et remplace de plus en plus l'ancienne méthode.
Aujourd'hui, une étude récente d'Agroscope, qui a réalisé un essai à long terme sur l'utilisation des souffleurs de foin, surprend. Les chercheurs se sont demandé si la diversité des espèces dans les habitats menacés, tels que les prairies sèches et autres prairies de montagne riches en espèces, était menacée par les souffleurs de foin. Autrement dit, si la végétation souffrait à cause de cette méthode plus rapide et moins coûteuse.
Cette méthode a été testée dans une prairie sèche d'importance nationale à Stans. Les deux méthodes, souffleur de foin et râteau, ont pu y être comparées. Les résultats sont étonnants: après treize ans, aucune différence significative n'a été constatée en termes de diversité et de composition des espèces.
De même, aucune différence n'a été constatée entre les deux méthodes d'exploitation en ce qui concerne la couverture des mousses. Sur la base de ces études, il ne faut donc pas renoncer à l'utilisation de souffleurs de foin dans la récolte des pelouses semi-sèches et autres prairies de montagne riches en espèces, écrivent les auteurs de l'étude.
Cependant, les résultats de l'étude laissent perplexe lorsqu'on examine de plus près les inconvénients des souffleurs de foin et de feuilles. Cécile Stäger d'Agroscope explique:
Pour cela, il faudrait un autre plan d'étude avec des surfaces plus grandes que celles de l'étude, car les insectes sont généralement mobiles. Et à Cécile Stäger de poursuivre:
Cécile Stäger affirme elle aussi que, comparé au râteau, le bruit et la pollution de l'air causés par les souffleurs de foin sont en effet beaucoup plus importants:
Selon elle, cette étude ne permet pas de se prononcer sur l'effet des souffleurs dans les zones d'habitation, que ce soit en termes de biodiversité ou de pollution sonore et atmosphérique. Et de préciser:
«Les souffleurs de foin ne sont utilisés que lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser des machines en raison de la forme du terrain, de la pente ou de la charge du sol», poursuit la chercheuse. Pourtant, ces appareils remplacent le travail manuel et facilitent considérablement le travail. Si celui-ci n'est pas fait, cela aura des conséquences négatives: depuis des années, en effet, les prairies situées dans des endroits difficiles sont abandonnées et ne sont plus utilisées, parce qu'elles ne sont plus rentables et demandent trop de travail.
Cécile Stäger explique:
Les surfaces mentionnées sont en général éloignées des grandes zones d'habitation, et les nuisances sonores pour la population sont donc moindres.
Les personnes qui souhaitent mettre la main à la pâte, afin d'éviter le soufflage bruyant, peuvent aider les agriculteurs à récolter le foin et donc à ratisser, explique Cécile Stäger. Cela est par exemple proposé par Pro Natura, Caritas, Agriviva et l'Aide Suisse aux Montagnards.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)