Au moins, les choses sont claires: le sang est rouge, l'appareil génital féminin est illustré en détail, la texture des menstruations est expliquée, le cycle et les douleurs sont décrits noir sur blanc. En bref, les écolières et écoliers du canton de Neuchâtel auront désormais toutes les informations nécessaires pour comprendre le sujet grâce à la brochure «Les règles, si on en parlait». Depuis la rentrée scolaire, cette dernière est distribuée dans les établissements publics et privés aux élèves de la 7ᵉ à la 11ᵉ année.
Le fascicule s'inscrit dans le cadre de deux interventions parlementaires neuchâteloises, dont l'objectif est notamment de briser le tabou des règles via une campagne de sensibilisation. «Si les choses ont certes évolué ces dernières années, il existe encore une gêne à parler des menstruations, souligne Angélick Schweizer, responsable du centre de santé sexuelle de Neuchâtel et coordinatrice du projet. Les clichés subsistent, comme celui de penser que les règles sont sales, et le cycle menstruel reste peu compris.» En cause?
D'où l'importance d'utiliser les mots et les images justes pour expliquer le sujet. Ainsi, si le livret distribué dans les écoles neuchâteloises n'est pas une première – Vaud et Genève en ont déjà une – il s'illustre par sa précision:
Et l'accueil a été positif, tant du côté des élèves que des professionnels en charge de la distribution et de l'enseignement de la brochure. Educateurs en santé sexuelle et infirmiers scolaires se réjouissent d'avoir un support visuel pour parler du cycle. Selon les retours, certains garçons auraient tout de même dit que «les règles, c'est sale et dégoutant», ce qui conforte Angélick Schweizer dans le bien-fondé de la démarche. «Il est important de s'adresser à tout le monde, car la méconnaissance et les clichés sont également portés par les garçons et les hommes.»
A ceci s'ajoute le fait que, d'après une étude réalisée en 2022 dans le canton de Vaud, lorsqu'on donne des informations aux jeunes filles avant l'arrivée de leurs premières règles, elles les vivent mieux:
Le but de la démarche neuchâteloise est également de démontrer que les menstruations peuvent être vécues par certaines femmes comme quelque chose de positif si l'on se concentre sur la force d'autres phases du cycle, comme celle juste après les règles. Et à l'experte d'assurer: