Les Suisses sont de gros viandards. Leur consommation annuelle moyenne s'élève à 45 kilos par habitant, soit presque un kilo par semaine, selon les dernières données de la Confédération, relatives à 2023. C'est bien plus que la moyenne mondiale (34 kilos).
La planète ne peut pas supporter une telle quantité, dénonce Quatre Pattes. L'association de protection des animaux a calculé que notre pays vient tout juste de consommer l'ensemble de la quantité de viande recommandée pour toute l'année. Selon ses calculs, ce «seuil critique» tombe ce mardi 6 mai, plus d’un mois avant la moyenne mondiale (19 juin).
Quatre Pattes dit s'être basée sur les recommandations «scientifiquement fondées» de la commission EAT-Lancet, composée d'experts internationaux en nutrition, santé et développement durable. Pour cet organe, la consommation annuelle de viande ne devrait pas dépasser les 15 kilos - soit trois fois plus que ce qui est mangé en Suisse.
La Société Suisse de Nutrition (SSN), qui travaille en collaboration avec la Confédération, formule également des recommandations nettement inférieures à la consommation actuelle, soit 18 kilos par an par personne.
La SSN préconise notamment de varier les différentes sources de protéines, d’inclure des protéines végétales et de consommer au maximum deux à trois portions de viande par semaine, y compris la volaille et les produits carnés transformés.
«Cette surconsommation de viande est néfaste pour notre santé, pour l’environnement et surtout pour les animaux», déplore Nicolas Roeschli, chargé de campagne pour les animaux de rente et l’alimentation chez Quatre Pattes.
L'année dernière, plus de 85 millions d'animaux ont été abattus dans notre pays, indique l'association. Une première. Si l'on prend en compte la viande importée, ce chiffre dépasse vraisemblablement les 100 millions d'unités.
Les conséquences sanitaires et environnementales ont été largement documentées. De nombreuses études ont mis en lumière la corrélation entre une forte consommation de viande et des maladies, telles que le cancer et le diabète de type 2.
De plus, ce secteur est très polluant. En Suisse, l’élevage représente 11% des émissions totales de gaz à effet de serre, indique l'Office fédéral de l'environnement. C'est plus que le trafic aérien.
Face à ces chiffres, Quatre Pattes estime que «la seule véritable solution est de diminuer la consommation de viande». Et de conclure:
(asi)