Suisse
Palestine

Bienne: un débat Israël-Palestine annulé après des menaces

Une table ronde Israël-Palestine annulée à Bienne après de nouvelles menaces
Un échange Israël-Palestine a été annulé à Bienne après des menaces.

Une table ronde avec une ex-conseillère fédérale annulée après des menaces

Une table ronde qui devait avoir lieu ce jeudi soir à Bienne avec, entre autres, Micheline Calmy-Rey et la présidente de la section genevoise de l'Association Suisse-Israël, est annulée suite à des appels émis par des groupes pro-palestiniens, a appris watson.
06.11.2025, 16:4606.11.2025, 21:06

Après Genève et son chahut, mercredi, contre la venue du conseiller fédéral Martin Pfister, Bienne. Mais là, les perturbateurs ont gagné. Sous la menace de milieux pro-palestiniens, la table ronde intitulée «Quelle politique suisse au Proche-Orient?», qui devait avoir lieu ce jeudi soir 6 novembre au gymnase francophone de Bienne, est annulée, a appris watson.

Devaient y prendre part l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey en tant que présidente de la Fondation Gobat pour la paix (du nom du dernier Prix Nobel suisse de la paix, décerné en 1902 au Jurassien bernois Albert Gobat), l’ancien ambassadeur Jean-Daniel Ruch, le conseiller national UDC bernois Manfred Bühler et Nurit Braun, présidente de la section genevoise de l’Association Suisse-Israël.

«Des appels lancés contre la table ronde»

C’est la participation de Nurit Braun à la table ronde qui est à l’origine de l’annulation. La sécurité de la conférence, ouverte au public, était en jeu, explique à watson l’organisateur, Michel Walthert, secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix, créée en 2021 et sise à Tramelan, dans le Jura bernois.

«Tous les mardis à Bienne près de la gare a lieu une manifestation pro-palestinienne autorisée. Lors de la dernière édition, il y a deux jours, des appels y ont été lancés en vue de perturber la tenue de la table ronde. Face aux risques, la police nous a conseillé d’annuler. En effet, si la police peut assurer la sécurité à l’extérieur du gymnase, il est beaucoup plus difficile de le faire à l’intérieur, des éléments perturbateurs pouvant s’infiltrer.»
Michel Walthert, secrétaire général de la Fondation Gobat pour la paix

«Non à tout dialogue avec les complices du génocide»

Un autre appel à «empêcher» la tenue de la table ronde biennoise est apparu mercredi sur le compte Instagram du collectif swiss4palestine. Ce dernier dit s’opposer à une «normalisation», ainsi qu'au «dialogue avec les complices du génocide», «avec ceux qui légitiment le massacre» des Palestiniens à Gaza. Sont ici visés non seulement Nurit Braun mais aussi Manfred Bühler.

Page Instagram de swiss4palestine

Image

Quant à l’Association Suisse-Israël, swiss4palestine la décrit comme un «lobby qui pèse lourd» et qui «influence le parlement suisse».

Jointe, Nurit Braun réfute ces accusations:

«Notre association ne soutient en rien une politique génocidaire. Nous sommes pour le dialogue, pour aborder les sujets qui fâchent s’il le faut, mais toujours dans l’espoir que quelque chose de mieux en sorte. Cette table ronde à Bienne était importante parce qu’elle permettait à des personnes qui ont un regard différent de se parler. Qu’elle soit annulée me peine et me chagrine.»
Nurit Braun, présidente de la section genevoise de l’Association Suisse-Israël

Elle ajoute: «Les réseaux sociaux qui veulent nous intimider sont les mêmes que ceux qui ont voulu empêcher le conseiller fédéral Martin Pfister de prendre la parole mercredi soir à Genève.»

L’ex-ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, qui avait soutenu au début des années 2000 l’initiative de Genève pour une paix entre Israéliens et Palestiniens, de même que l’ancien ambassadeur Jean-Daniel Ruch, ne passent pas particulièrement pour des soutiens à Israël, c’est même plutôt l’inverse. On pouvait donc s’attendre à un véritable débat contradictoire.

Contactée par watson, Micheline Calmy-Rey regrette l’annulation de la table ronde en public ce jeudi soir au gymnase francophone de Bienne.

«Si parler avec Mme Nurit Braun me dérangeait? Mais au contraire, il faut pouvoir débattre d’idées avec lesquelles on n’est pas d’accord»
Micheline Calmy-Rey

Quant au conseiller national Manfred Bühler, il affirme:

«Cette atmosphère d’intimidation qui règne en Suisse sur cette question est parfaitement inacceptable»
Manfred Bühler, cons. nat. UDC/BE

Une parade a été trouvée pour que la table ronde prévue en public ne tombe pas tout à fait l’eau: elle aura lieu en direct online sur YouTube à partir de 19 heures, les intervenants débattant à huis clos sous la conduite du journaliste Alain Rebetez. Un lien devrait être mis en ligne sur le site de la fondation pour permettre aux personnes intéressées de suivre les échanges.

-Pub Coca Cola générée par IA
Video: extern / rest
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
2 Commentaires
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
2
Ce conflit entre policiers fribourgeois donne une «image pitoyable»
A Fribourg, un conflit de bureau entre policiers s’est mué en feuilleton judiciaire où plus personne ne sait vraiment qui est la victime.
Son retour de congé maternité n’aurait jamais dû se terminer ainsi. En 2022, une inspectrice de la police fribourgeoise qui souhaite tirer son lait au travail dénonce des remarques sexistes de son supérieur. Son chef de brigade aurait mal accepté la situation et l'aurait alors traitée successivement de «profiteuse», puis de «vache à lait».
L’article