Martin Pfister chahuté à Genève: «Le fascisme a changé de camp»
«Le fascisme a changé de camp. Et il est désormais soutenu ouvertement par des élus de gauche. J’ai honte pour mon canton.» Ces mots sont ceux de Vincent Maitre. Le conseiller national genevois du Centre les a écrits mercredi soir sur sa page Facebook, en réaction au désordre provoqué quelques heures plus tôt par des activistes pro-palestiniens en présence du conseiller fédéral Martin Pfister.
«Israël terroriste, Pfister complice»
Le ministre de la Défense était invité à une conférence sur les accords bilatéraux III organisée par l’Université de Genève (Unige) et le comité CH-UE. Son allocution, dans un auditoire où avaient pris place 600 personnes, a été interrompue par une cinquantaine d’individus au cri de «Pas de collabos dans nos unis», «Israël terroriste, Pfister complice» ou encore «Free Palestine». Martin Pfister est sorti alors de la salle, avant d’y revenir une trentaine de minutes plus tard pour y prononcer son discours, les perturbateurs ayant été évacués entre-temps.
L’allusion aux «élus de gauche» de Vincent Maitre vise en particulier le candidat de la gauche radicale à l’élection complémentaire du Conseil d’Etat genevois qui s’est tenue il y a quelques semaines, Rémy Pagani, l’un des membres les plus en vue de la dernière flottille pour Gaza. Sur des images de la chaîne Léman Bleu (voir ci-dessous), on le voit tentant de forcer la sécurité pour entrer dans le bâtiment Uni Dufour, où avait lieu la conférence.
Les critiques pleuvent
Justement, ce jeudi, les critiques pleuvent sur la direction de l’Unige, accusée d’avoir laissé pénétrer une partie des activistes dans l’auditoire où Martin Pfister devait prendre la parole. La veille, sur leurs réseaux sociaux affiliés à la gauche radicale, ils n’avaient pas caché leur intention, comme l'avait constaté watson: empêcher le ministre de la Défense de prendre la parole, notamment en raison du maintien du contrat de drones militaires qui lie la Suisse à Israël.
«L'Université a une responsabilité»
Pour Vincent Maitre, «l’Université a une responsabilité dans les incidents d’hier».
Le conseiller national ajoute:
Ce membre du corps enseignant de l’Unige, joint par watson, affirme pour sa part:
La réaction du président du PLR genevois, Pierre Nicollier, aux incidents de mercredi soir n’est pas moins ferme que celle du centriste Vincent Maitre.
Pierre Nicollier envisage deux pistes d'action:
- «Premièrement, il faudrait que le rectorat se montre plus ferme avec les éléments perturbateurs.»
- «Ensuite, sur un plan structurel, il faut revoir l’allocation aujourd’hui automatique de taxes universitaires au syndicat étudiant CUAE, connu pour son positionnement de gauche radicale.»
Frapper la gauche radicale au portemonnaie? Le président du PLR renvoie à une motion déposée par son parti en décembre dernier au Grand Conseil, qui demande que les étudiants aient le choix d’allouer la taxe revenant aujourd’hui d’office à la CUAE à l’association étudiante de leur choix.
«Ce sont les Palestiniens, les vraies victimes»
Côté écologiste, le commentaire sur le chahut des activistes la veille à Uni Dufour est bien différent. La présidente des Verts genevois, Maryam Yunus Ebner, demande:
Elle ajoute:
Pour la présidente des Verts genevois, «il n'est possible que le Conseil fédéral maintienne ses relations avec Israël comme si rien de grave ne se passait là-bas».
Nous avons tenté sans succès de joindre le président du PS genevois, Thomas Wenger. De même n'avons-nous pas encore reçu la réaction de l'Unige aux événements de la veille.
