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Maillard démonte l'accord Suisse-UE et craint pour les salaires

Pierre-Yves Maillard, SP-VD, spricht im Staenderat, waehrend der Wintersession der Eidgenoessischen Raete, am Donnerstag, 19. Dezember 2024 in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
Pierre-Yves Maillard ne veut pas accepter l'accord avec l'UE.Image: keystone

Pierre-Yves Maillard démonte l'accord avec l'UE

Pour le conseiller aux États socialiste, le nouvel accord met à mal la «protection salariale» des Suisses. Il s'insurge.
27.12.2024, 09:3027.12.2024, 10:35

Pour le Vaudois Pierre-Yves Maillard, le nouvel accord avec l'UE est inacceptable. «Le Conseil fédéral a sacrifié notre protection salariale! Nous ne pouvons tout de même pas soumettre au peuple un paquet qui transige sur ce point», déclare-t-il dans une interview au Blick.

C'est surtout la réglementation européenne sur le défraiement qui dérange le syndicaliste. Les travailleurs détachés seraient défrayés par leur pays d'origine. Dans la plupart des cas, les barèmes sont plus bas qu'en Suisse. «Les travailleurs détachés deviendraient moins chers que nos propres travailleurs, car il faudrait leur payer moins de frais», explique-t-il. «Cela augmenterait également la pression sur les salaires nationaux et deviendrait un problème pour l'industrie locale».

«Le Conseil fédéral a perdu une occasion de parler clairement à l'UE»
Pierre-Yves Maillard

Le conseiller aux États socialiste craint des baisses de salaire pour les travailleurs: «Des centaines de milliers d'entre eux risquent ainsi de voir leur situation se dégrader dans notre pays. Le Conseil fédéral a perdu une occasion de parler clairement à l'UE».

Suisse-UE: quand Maillard racontait les tensions au sein du PS👇

Derrière les portes closes, beaucoup disent que le nouvel accord européen n'a de toute façon aucune chance, déclare Maillard au Blick. Outre l'UDC, le syndicat s'y oppose actuellement lui aussi. «Si la protection autonome des revenus et celle du service public ne sont pas garanties, nous dirons non».

Deux camps au sein du PS

Pierre-Yves Maillard refuse cependant de s'associer avec Christoph Blocher, le patriarche de l'UDC. «Monsieur Blocher était favorable à l'augmentation de l'âge de la retraite à 67 ans et plus, il n'est pas favorable à la protection des salaires. Nous ne sommes pas du tout d'accord». Ils ne feront pas la même campagne.

Au sein du Parti socialiste, deux camps pourraient désormais se former. Celui qui soutient l'accord européen et celui qui se range du côté des syndicats. «Dans tous les partis, les positions divergent parfois sur des sujets aussi complexes, c'est ainsi que fonctionne la politique», explique Maillard. «Il est possible qu'au final, certains considèrent le paquet comme suffisant, d'autres non».

(Adaptation française: Valentine Zenker)

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