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Police genevoise: Alexandre Brahier vise le Conseil fédéral

Alexandre Brahier, candidat indépendant au Conseil fédéral
Alexandre Brahier, candidat indépendant au Conseil fédéraldr

«Je ne suis pas là pour plaisanter»: ce Romand vise le Conseil fédéral

Alexandre Brahier, porte-parole de la police cantonale genevoise, se présente au poste de Viola Amherd en tant que candidat indépendant. Un véritable pari pour cet homme sans expérience politique.
04.02.2025, 18:5704.02.2025, 19:43
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Alexandre Brahier, ce nom ne vous dit peut-être rien pour l'instant, l'homme de 41 ans, père de famille, est l'un des candidats indépendants qui espère remplacer Viola Amherd au Conseil fédéral. Le Genevois qui est aussi porte-parole de la police cantonale, n'est pas du sérail et n'a aucune expérience en politique.

Alexandre Brahier, j'imagine que vous êtes très sollicité depuis l'annonce publique de votre candidature, c'est nouveau?
Oui, tout s'est enchaîné très vite, les journalistes m'appellent et je trouve que c'est très positif, car cela montre que la candidature indépendante attire la curiosité. Je pense que cela montre la vigueur de notre système politique, cela prouve que tout le monde peut se lancer au Conseil fédéral.

Vous pensez réellement que vous avez une chance d'accéder au poste de Conseil fédéral?
Je pense surtout qu'on a besoin de personnes qui viennent du terrain, des citoyens qui peuvent apporter de nouvelles idées.

«Je ne vais pas me faire d'illusion, je sais que les chances qu'un candidat indépendant soit élu au Conseil fédéral sont extrêmement rares»

Alors, pourquoi lancer cette candidature? Pour faire parler de vous?
Non, franchement pas. Je veux montrer que tout citoyen peut s'engager en politique et prétendre à la plus haute fonction. Cette démarche peut sembler un peu folle, mais ce n'est pas une candidature pour plaisanter. Je sens vraiment qu'il y a quelque chose de profond qui me pousse à m'engager.

Quelles ont été les démarches que vous avez entreprises pour faire part de votre candidature?
Je voudrais quand même ajouter que cette idée m'est venue lorsque j'ai vu qu'il n'y avait pas grand monde qui souhaitait se présenter pour le poste au Centre. J'ai envoyé un email au parti pour me présenter ma candidature au Conseil fédéral et ils m'ont répondu que je ne pouvais pas représenter le Centre, car je n'avais pas la carte du parti.

«J'ai appris par la suite que je pouvais me présenter comme indépendant et, après plusieurs nuits de réflexion, j'ai décidé de me lancer»

A qui en avez-vous parlé avant de vous lancer?
D'abord à mon père qui, lui, avait une expérience politique en tant que maire du Val Terbin (JU) sous l'égide du PDC. J'écoute énormément ses conseils. Il m'a rendu attentif au fait que le processus d'élection allait privilégier les politiques déjà en place, mais, connaissant ma personnalité, il m'a encouragé et soutenu ma décision.

Vous travaillez en tant que porte-parole de la police cantonale genevoise, quelle a été la réaction de votre employeur lorsque vous lui avez annoncé votre candidature au Conseil fédéral?
Au sein de la police cantonale, j'en ai bien entendu parlé au Commandant Bonfanti et à ma hiérarchie.

«Certains de mes collègues craignent que cela nuise à ma crédibilité, que l'on me prenne pour quelqu'un de fou-fou»

Ils m'ont conseillé de rester le plus crédible possible pour éviter que cela entache l'image de la police et je comprends.

Votre candidature officielle a été lancée hier, allez-vous mener campagne?
Au niveau politique, je suis axé sur la mobilité, le pouvoir d'achat et la sécurité. Pour l'instant, je ne souhaite pas en dire plus, car je n'ai pas encore préparé de campagne. J'attends de voir ce que va susciter ma candidature.

«Ses chances sont équivalentes à 0,0%»
René Knüsel, politologue, estime que les chances d'Alexandre Brahier d'accéder au Conseil fédéral sont équivalentes à 0%. «Le CV idéal pour devenir Conseiller fédéral serait d'être au Conseil national ou au Conseil des Etats, car il faut être connu parmi les parlementaires. Venir d'un exécutif cantonal peut aussi faciliter votre accès au Conseil fédéral, mais sans appui politique auprès des parlementaires, ses chances sont quasiment nulles.» Le politologue explique qu'à chaque élection, il y a une vingtaine de candidatures de ce type, mais la Confédération ne les répertorie pas, car les candidatures sont détruites juste après le vote. Mais alors, pourquoi permettre à des quidams de se présenter au Conseil fédéral s'ils n'ont aucune chance d'y accéder? Pour René Knüsel, l'idée derrière cette symbolique est que la démocratie est l'expression de la volonté populaire et que tout citoyen peut faire acte de candidature.
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