Les prisons romandes ne sont pas des lieux hermétiquement fermés. Comme le prévoient le Code pénal suisse et les règlements des différents établissements pénitentiaires, des contacts ont lieu entre les détenus et leurs proches.
Mais certains visiteurs n'apportent pas que du réconfort aux prisonniers. Ces rencontres sont parfois utilisées pour leur fournir différentes choses, comme de la drogue.
«Bien que nous procédions à des fouilles, ces personnes cachent la drogue, parfois dans des parties intimes, ce qui rend notre travail très difficile pour la retrouver», expliquait le directeur adjoint de la prison de Bellechasse à la RTS le mois dernier.
Dans le 12h30 de la Première, ce dernier était invité à réagir à la publication d'une étude du canton de Fribourg sur les addictions en milieu carcéral. Celle-ci révélait qu'entre 2019 et 2022, des tests d'urine ont montré que 167 détenus avaient consommé de la drogue. Soit 13% de la population du pénitencier.
Le cannabis était très largement le produit le plus présent dans les analyses.
Fin 2024, la justice valaisanne s'est également penchée sur le sujet de la drogue derrière les barreaux. Selon le Nouvelliste, des dépistages réalisés entre le 28 septembre et le 13 novembre derniers se sont révélés positifs pour au moins six des 80 détenus de la prison de Crêtelongue, à Granges (VS).
Le cannabis arrive aussi en tête, bien que certaines analyses montrent également des traces de benzodiazépines ou de cocaïne.
«Les prises d’urine à l’entrée sont souvent positives à une ou plusieurs substances, mais les contrôles aléatoires démontrent qu’il peut également y avoir des consommations à l’interne de l’établissement», explique au journal le chef du Service valaisan d’application des peines et mesures (Sapem).
Si les méthodes d'approvisionnement restent souvent floues, les visites dans les prisons valaisannes sont, là aussi, parfois le théâtre de trafic. Le Nouvelliste relate notamment un cas datant d'octobre 2023 à la prison des Îles, à Sion.
Un homme avait alors rendu visite à son ami, détenu dans l'établissement, et lui avait apporté une cartouche de cigarettes ainsi qu'un morceau de fromage. Après un contrôle, il s'est avéré que celui-ci contenait six morceaux de résine de cannabis.
Mais il n'y a pas que de la drogue que les visiteurs tentent de faire infiltrer dans les pénitenciers. A la RTS, le directeur adjoint de la prison de Bellechasse raconte le cas où une mère a tenté de faire entrer une carte SIM en la faisant ingérer à son bébé.
Pour la drogue, des sanctions pénales et disciplinaires sont prévues pour ceux qui en consomment derrière les barreaux. Les six détenus contrôlés positivement à la prison de Crêtelongue ont ainsi été condamnés à une peine variant entre 100 à 200 francs, convertible en un à deux jours-amende.
Quant aux punitions internes, elles sont «évolutives» et peuvent aller d’une simple amende à plusieurs jours d’arrêt.