Voici pourquoi la RTS pourrait revenir sur la FM
C'est un bras de fer singulier qui se joue cette semaine entre le Conseil fédéral et le Conseil national. Et, comme le rapporte 24 heures, c'est le sort des stations de radio FM qui est en jeu.
La technologie FM, encore utilisée par de nombreux diffuseurs en Suisse, a été abandonnée par la SSR – qui chapeaute notamment les chaînes radios de la RTS – le 31 décembre 2024, en conformité avec le choix du Conseil fédéral. Cette méthode de diffusion devrait, puisque ce dernier a rejeté une motion de prolongation, s'arrêter également pour les stations privées après 2026.
Un futur encore incertain
Mais, comme le Conseil des Etats semble vouloir emboîter le pas à son homologue du National, qui souhaite faire plier le gouvernement, la SSR se prépare à revenir sur sa décision. En effet, la FM pourrait être prolongée jusqu'à fin 2031.
En ce sens, comme mis en évidence par 24 heures, la Commission des transports et des télécommunications du Conseil des Etats prend ce jeudi déjà une décision capitale sur sa politique des médias.
Interrogée à la SRF sur le possible retour de la radio FM, la directrice générale de la SSR, Susanne Wille, a répondu:
Une adaptation qui n'est pas sans conséquences
Il est facile de comprendre pourquoi la SSR se tient prête à revoir sa position, si le Conseil national et celui des Etats s'alignent pour prolonger la diffusion FM. En effet, depuis son abandon en début d'année, la SSR a perdu près d'un quart d'auditeurs en Suisse alémanique, et plus encore en Romandie, comme le rapporte 24 heures.
De leur côté, les stations privées à diffusion analogique ont connu une croissance importante. Il est important de noter que l'abandon des radios FM pousse les habitants des zones frontalières vers les stations des pays voisins.
Bien qu'il s'agisse d'une opportunité, la SSR grimace à l'idée de devoir opérer un virage à 180°, comme l'explique un porte-parole:
En effet, l’extinction des émetteurs FM prévue en 2025 et 2026 permettra à la SSR de réaliser environ 30 millions de francs d’économies. Cette inquiétude pécuniaire est compréhensible quand on sait que l'initiative «200 francs, ça suffit» qui pourrait couper une grande partie des vivres de la SSR, s'approche à grands pas. (ysc)
