Les canaux FM doivent être poursuivis après 2026. Le National a adopté mardi, par 124 voix contre 62, une motion de commission qui demande au Conseil fédéral de renoncer à la désactivation prévue.
Le Conseil fédéral a décidé la suppression des canaux FM pour le 31 décembre 2026 en 2023. Un choix critiqué. La motion veut que le gouvernement prolonge les concessions FM actuelles ou lance un nouvel appel d'offres pour l'attribution des concessions FM à partir du 1er janvier 2027.
Un nouvel appel d'offres pourrait aussi générer des recettes, est-il écrit dans le texte. Le délai pour la désactivation devrait être repoussé au moins jusqu’à fin 2031 et fixé en concertation avec les radios privées.
Quand on constate qu'une décision politique est mauvaise, il faut pouvoir la corriger, a avancé Damien Cottier (PLR/NE) pour la commission. Alors que la décision il y a plus de dix ans d'abandonner la FM reposait sur des prévisions, qui semblaient plausibles à l'époque, la réalité est désormais tout autre.
«Depuis la fin de la FM sur la SSR à fin 2024, la perte d'audience est de 27% pour SRF 3 en Suisse alémanique», a chiffré le Neuchâtelois. «En Suisse romande, elle s'élève à 19% pour La Première, à 46% pour Couleur 3 et même à 49% pour Espace 2.»
Cottier a encore refusé un «swiss finish un peu destructeur», rappelant qu'aucun autre pays n'a pris de telle décision. Le passage au DAB+ doit être poursuivi, mais il faut changer le rythme. Et de relever qu'il faut une quinzaine d'années pour renouveler l'entier du parc automobile, pour que toutes les voitures soient équipées de la DAB+.
La majorité de la gauche, le PVL et une partie du Centre étaient opposés à la motion. La baisse d'auditeurs était attendue, a souligné Barbara Schaffner (PVL/ZH). Ce n'est pas une raison pour changer de cap. Et d'estimer que changer les règles du jeu après-coup donnerait un mauvais signal. «Il faut rester cohérent.»
En outre, l'annonce a été faite suffisamment tôt pour que les radios privées puissent s'adapter et que le public soit préparé. Le Conseil fédéral était aussi contre.
La branche de la radio est elle-même à l'origine de l'initiative visant à cesser la diffusion de la FM, a rappelé le ministre des télécommunications Albert Rösti. La Confédération a activement soutenu cette décision, sur les plans législatif et financier, mettant à disposition plus de 80 millions de francs pour la promotion de la nouvelle technologie.
Sans succès. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. (jzsats)