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Airbag Takata: 100 000 automobilistes suisses sont en danger

Mannequins de crash-test de Takata-Petri AG avec un airbag passager déclenché. Berlin, Allemagne. 04.10.2010. Berlin, Allemagne. Publication uniquement pour Allemagne, Suisse et Autriche. Copyright :  ...
Un crash-test d'airbag Takata, en 2010.Image: imago stock&people

100 000 voitures suisses cachent une menace mortelle

L’Office fédéral des routes aurait sous-estimé le nombre de voitures suisses équipées d’airbags Takata défectueux, dont le remplacement tarde.
21.05.2025, 12:1321.05.2025, 12:13
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Plus de dix ans après le début du scandale des airbags Takata, environ 100 000 véhicules équipés de ces dispositifs défectueux circulent encore en Suisse. Responsables d'au moins 44 décès dans le monde, ils font partie d'un des plus grands scandales de l’histoire automobile.

Dans une enquête, la RTS révèle que l’Office fédéral des routes (Ofrou) a sous-estimé le nombre de voitures concernées. Nos confrères ont rapporté le témoignage de conducteurs qui découvrent seulement maintenant la présence de ces airbags dangereux dans leur volant.

De quoi on cause?

La défaillance des airbags Takata vient de leur capsule de gonflage contenant du nitrate d’ammonium, un produit pyrotechnique qui se dégrade avec le temps, surtout dans les climats chauds et humides. Lors d’un accident, elle peut exploser et projeter des fragments métalliques causant des blessures graves, voire mortelles.

Jusqu’à 20% du parc automobile mondial aurait été équipé par ces airbags et ça touche presque toutes les marques, indique le média public suisse. En Suisse, aucun accident mortel n'a été recensé pour l'instant.

Vaste campagne de rappel

En 2013, après plusieurs accidents mortels aux Etats-Unis, la plus grande campagne de rappels de l’histoire automobile débute. Une campagne qui ne s'est toujours pas finie. En 2024, la France avait ordonné l’arrêt immédiat de l’usage de voitures concernées, précisément après des décès dans les territoires d’outre-mer.

Et en Suisse?

La campagne de rappel des airbags Takata y a commencé dès 2010 - soit avant celle des Etats-Unis, d’abord avec Honda, puis une trentaine d’autres marques. Pourtant, au printemps 2025, 21 marques n’avaient pas encore terminé, rapporte la RTS. Elles se justifient en invoquant une priorisation selon l’année de fabrication des véhicules.

D'ailleurs, le nombre de voitures concernées est flou: l’Office fédéral des routes (Ofrou) annonce 93 000 véhicules en circulation, mais l'enquête de la RTS indique que ce chiffre est sous-estimé.

Les quatre marques les plus touchées?

  • BMW.
  • VW.
  • Citroën.
  • Toyota.

Ces dernières totalisent, à elles toutes, déjà 98 000 véhicules concernés, avec plus de 71 000 pour BMW seule. Ce total d’environ 100 000 voitures étonne.

En clair, quinze ans après le lancement des rappels, le remplacement des airbags Takata en Suisse n’est pas achevé et le pays n’applique pas la mesure de «stop and drive» qui interdit temporairement l’usage des véhicules dangereux.

Maja Ouertani, responsable à l’Office fédéral des routes (Ofrou), souligne que l’office peut exiger l’exmatriculation d’un véhicule dangereux, mais cette mesure n’a jamais été utilisée pour les airbags Takata.

Côté politique, le conseiller national Benjamin Roduit juge la situation inacceptable et demande une révision des bases légales afin que l’Ofrou supervise directement les rappels, sans dépendre des constructeurs.

Dernier détail, l’Ofrou a perdu la trace d’environ 190 000 véhicules équipés d’airbags Takata qui ne sont plus immatriculés en Suisse. Certains ont été exportés, notamment vers l’Afrique, d’autres se trouvent en décharge, où des pièces défectueuses, airbags compris, peuvent être récupérées et réutilisées. (jah)

J'ai dansé dans une Bakery Session à Lausanne.mp4
Video: watson
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