Au début de cette année, les douanes ont intercepté pas moins de trois avertisseurs de radars de la marque «Ooono Co-Driver No2», commandés par trois personnes de la région de Baden (AG). Une femme et deux hommes - apparemment sans lien entre eux - l'avaient acheté sur la plateforme en ligne Amazon et l'avaient fait envoyer à leur adresse postale.
L'appareil sert uniquement à avertir des radars et des contrôles de police, ce qui est interdit dans la plupart des pays européens - dont la Suisse. Selon l'article 98a de la loi sur la circulation routière (LCR), il est interdit d'importer, de vendre, d'utiliser ou de transporter des appareils ou des dispositifs visant à perturber ou à contourner les contrôles routiers.
Cela inclut également l'utilisation d'appareils qui ne sont pas destinés en premier lieu à cet effet, mais qui peuvent être détournés de leur but. Il est aussi interdit d'avertir publiquement de la présence de contrôles officiels dans la circulation routière.
Les commandes étaient en cours d'acheminement par la poste vers les trois personnes. Elles ont été condamnées par ordonnance pénale. En août, les jugements sont devenus définitifs. On peut y lire que les trois accusés ont commandé les appareils par manque de connaissances sur la situation juridique en Suisse.
Mais comme chacun sait, l'ignorance ne protège pas de la sanction: les trois automobilistes ont été condamnés à 1 000 francs d'amende chacun. A cela s'ajoutent des frais d'ordonnance pénale de 600 francs chacun, ce qui porte la somme totale à 1 600 francs par personne. Le bureau des douanes a confisqué les appareils saisis. Ceux-ci seront détruits.
Un quatrième homme, également condamné par ordonnance pénale par le parquet de Brugg-Zurzach (AG), a en revanche utilisé une application qui avertit des radars et des contrôles des autorités. Un soir du début de l'été, il a été contrôlé par la douane au poste frontière de Coblence (DE). Les agents ont alors découvert dans la console centrale du véhicule le smartphone contenant l'application active.
L'homme a été puni pour avoir utilisé un appareil qui n'est certes «pas destiné en premier lieu à avertir des contrôles officiels de la circulation routière», mais qu'il a utilisé précisément dans ce but. Il a été condamné à payer une amende de 500 francs. En incluant les taxes du même montant, il devra débourser 1 000 francs.
L'ordonnance pénale ne précise pas quelle application il a utilisée. Il pourrait toutefois s'agir d'une application de navigation qui, outre les informations sur les itinéraires, affiche des informations sur le trafic et des avertissements sur les zones dangereuses. Certaines de ces applications proposent également des avertissements de radars ou de contrôles routiers, bien que ce ne soit pas leur objectif principal.
La principale raison de l'interdiction de ces applications et appareils dans notre pays est qu'ils affaiblissent l'efficacité des contrôles routiers. Ceux-ci doivent garantir que les automobilistes respectent toujours le code de la route - et pas seulement aux endroits où se trouvent des radars.