Les tiques sont présentes presque partout en Suisse. Dans notre pays, parmi les quelque 850 espèces de tiques, c'est surtout la tique du mouton (Ixodes ricinus), de la famille des tiques dures, qui est responsable de la transmission de la dangereuse borréliose et d'autres maladies. Les tiques sont porteuses de 25 à 50% des borrélies; dans certaines régions, le taux d'infection par les borrélies est encore plus élevé. En revanche, le virus FSME, qui provoque des encéphalites, est beaucoup moins fréquent chez les tiques.
Les tiques sont normalement beaucoup plus fréquentes dans les régions de basse altitude. Mais le Service d'information agricole suisse (LID) signale désormais que les tiques se propagent de plus en plus dans les régions de montagne et les Alpes. Les éleveurs et les agriculteurs rapportent de nombreuses observations de tiques et de morsures. Les tiques menacent donc surtout les exploitations de pâturage, mais il n'existe pas de données exactes.
Michèle Bodmer, directrice du Département clinique de médecine vétérinaire de l'Université de Berne, confirme cette tendance. C'est surtout au cours des cinq dernières années que l'on a signalé davantage de tiques en altitude, ce qui indique qu'il s'agit d'un changement à long terme qui pourrait influencer l'élevage dans les Alpes.
Les causes sont multiples, mais le changement climatique en est le principal responsable. Il y a de nombreuses années, la tique la plus fréquente en Suisse, la xylocope, était présente jusqu'à une altitude maximale de 1000 mètres.
Grâce aux températures hivernales plus douces, les tiques peuvent désormais survivre à des altitudes plus élevées.
Daniele Serio d'Info Fauna confirme l'augmentation du nombre de tiques entre 500 et 1000 mètres en raison du réchauffement. Malgré l'augmentation à moyenne altitude, les tiques restent en général encore relativement rares au-dessus de 1500 mètres.
En plus des espèces de tiques indigènes, de nouvelles espèces apparaissent en Suisse, favorisées par le changement climatique. Ces tiques sont toutefois encore très rares par rapport aux tiques indigènes. Mais ça pourrait changer et permettre ainsi la transmission de nouveaux agents pathogènes.
Pour les agriculteurs, les dégâts causés par les tiques sont importants. Une infection par les tiques entraîne une forte baisse de la production laitière des vaches et une modification des composants du lait. Cela a des conséquences économiques négatives, en particulier dans les Alpes, où le lait est transformé en fromage. La lutte contre les tiques dans l'agriculture est difficile, il n'existe que très peu de mesures efficaces.
Traduit et adapté par Noëline Flippe