Aviez-vous remarqué la différence? Cornflakes, müesli et autres céréales contiennent aujourd’hui moins de sucre qu’il y a quelques années. La quantité de sucre ajouté a diminué de près de 40% en dix ans, tous fabricants et produits confondus.
Ce recul dépasse l’objectif fixé par l’accord entre la Confédération et les fabricants. Les yaourts et les boissons sucrées ont aussi atteint leurs cibles, avec une baisse d’au moins 10% ces dernières années.
Mais la Confédération en veut plus. Elisabeth Baume-Schneider a déclaré:
Dans le cadre de la Déclaration de Milan, un engagement volontaire des fabricants d’aliments et de boissons, le Département fédéral de l’intérieur et la branche ont fixé de nouveaux objectifs de réduction du sucre. Depuis 2015, le gouvernement privilégie cet instrument plutôt qu’une taxe sur le sucre, comme c'est le cas dans d’autres pays.
Beaucoup de producteurs suivent cette voie. Au total, 21 entreprises participent, dont Coca-Cola, Emmi, Nestlé ainsi que les grands distributeurs. Mais deux acteurs de poids manquent à l’appel: Red Bull et Kellogg’s. Red Bull n’avait déjà pas signé le premier accord, Kellogg’s vient de se retirer.
La Confédération et la branche se sont mises d'accord sur les nouveaux objectifs de réduction du sucre à atteindre d'ici 2028:
Le sucre ne pourra pas être remplacé par des édulcorants, et le calcul se fera selon la moyenne de l’ensemble des produits. Cette méthode avait déjà suscité des critiques du côté de la défense des consommateurs. Pour améliorer les statistiques, les fabricants seraient tentés de lancer de nouveaux produits pauvres en sucre, tout en ne modifiant pas la recette pour leurs produits phares. L’industrie, elle, rejette ces accusations.
Reste une certitude: nous consommons beaucoup trop de sucre. En moyenne, nous en absorbons 100 grammes par jour, soit le double de la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La consommation de sel est elle aussi trop élevée. Elle s'élève à environ 9 grammes par jour, soit presque le double de la recommandation de l’OMS. Depuis des années, la Confédération tente d’obtenir un engagement volontaire de la branche pour réduire le sel, mais sans succès. Elle cible notamment les pizzas, les autres plats préparés, les soupes et les sauces à salades. En 2023, le Département fédéral de l’intérieur a indiqué qu’il «examinerait des mesures réglementaires pour réduire la teneur en sel de certains produits».
Mais rien n’a encore été fait. Seul Aldi s’est fixé un objectif de réduction de quantités de sel. Au lieu d’imposer des limites légales, la Confédération continue d’espérer que le reste de l’industrie finira par accepter de coopérer.
Traduit de l'allemand par Joel Espi