En Suisse, le cancer est considéré comme la principale cause de mortalité prématurée, c'est-à-dire les décès qui surviennent avant l'âge de 70 ans. Chaque année, environ 9000 hommes et 8000 femmes meurent de cette maladie et environ 45 000 personnes reçoivent un nouveau diagnostic de cancer.
On estime que 30 à 50% des nouveaux cas de cancer pourraient être évités. Il y a quelque temps, le Fonds mondial de recherche contre le cancer (FMRC) et l'Institut américain de recherche sur le cancer (AICR) ont publié dix recommandations visant à réduire le risque individuel de cancer et d'autres maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète.
Une équipe de recherche dirigée par l'Institut d'épidémiologie, de biostatistique et de prévention de l'Université de Zurich et dirigée par la professeure Sabine Rohrmann a examiné dans quelle mesure les Suisses suivent ces recommandations. L'étude, qui vient d'être publiée dans la revue spécialisée «European Journal of Cancer Prevention», a pris en compte les données de plus de 100 000 personnes, collectées sur une période de 25 ans.
Résultat: en moyenne, la population suisse ne suit pas assez les recommandations pour la prévention du cancer. Un tiers les suit à peine, un autre tiers seulement moyennement. Le dernier tiers suit suffisamment bien les recommandations. Que nous disent les données sociodémographiques? Les moins bon élèves seraient les personnes de plus de 65 ans. Les femmes suivraient mieux les recommandations que les hommes et les personnes ayant une bonne formation plus que celles ayant un plus faible niveau de formation.
Dans ce contexte, depuis 1992, la proportion globale de personnes respectant pleinement les recommandations relatives à un poids sain et à la consommation de fruits et légumes a diminué. En revanche, les recommandations relatives à l'activité physique et à la consommation d'alcool ont été mieux respectées au fil du temps. Aucun changement n'a été observé pour la consommation de viande rouge et de viande transformée, ni pour le statut de fumeur. Les autres recommandations du FMRC et de l'AICR n'ont pas été relevées dans la présente étude.
Selon les chercheurs, des campagnes d'information seraient nécessaires pour sensibiliser le grand public à l'importance d'une alimentation et d'un mode de vie sains. En parallèle, des mesures politiques telles que l'introduction de taxes sur les aliments malsains ainsi que des taxes plus élevées sur l'alcool et le tabac pourraient contribuer à réduire la «charge de morbidité» due au cancer en Suisse.
1) Poids corporel et pourcentage de graisse: le poids corporel devrait se situer dans la partie inférieure de la fourchette saine de l'IMC (entre 18,5 et 24,9).
2) Activité: il est recommandé de faire au moins 150 minutes d'activité physique d'intensité moyenne par semaine, ou au moins 75 minutes d'activité d'intensité élevée. Il faut éviter de rester assis trop longtemps; un petit tour à la machine à café sur le lieu de travail ou un tour de pâté de maisons peuvent déjà aider.
3) Alimentation: les produits à base de céréales complètes, les légumes non féculents, les fruits et les légumineuses devraient faire partie intégrante de l'alimentation. La restauration rapide et les autres aliments fortement transformés, riches en graisses ou en sucre, devraient être évités. Il en va de même pour les boissons sucrées.
4) Viande: il n'est pas nécessaire de renoncer complètement à la viande. Mais dans le meilleur des cas, il faut éviter autant que possible la viande rouge et les produits carnés transformés comme la charcuterie et autres.
5) Alcool: les dernières recherches montrent qu'il n'existe pas de quantité inoffensive d'alcool.
6) Compléments alimentaires: il n'existe aucune preuve solide que les compléments alimentaires - à l'exception du calcium pour le cancer du côlon - réduisent le risque de cancer. Certaines études ont même révélé des effets secondaires indésirables.
7) L'allaitement: L'allaitement contribue à la protection de la mère contre le cancer du sein.
8) Tabagisme et exposition au soleil: ne pas fumer et éviter les autres produits du tabac ainsi que l'exposition excessive au soleil sont également importants pour réduire le risque de cancer.