La Suisse peut nourrir 10 millions d’habitants avec ces mesures clés
La Suisse dispose de suffisamment de ressources pour nourrir près de 10 millions de personnes. Pour y parvenir, il faudrait prendre une série de mesures relativement simple à mettre en oeuvre, indique une étude publiée mercredi par Recherche Agronomique Suisse.
Aujourd'hui, le taux d'autosuffisance alimentaire (TAA) de la Suisse est «d'à peine 50%», note l'étude menée par l'Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL), l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich) et la société écologie et paysage (O+L GmbH). En d'autres termes, le pays ne peut nourrir qu'un habitant sur deux.
Comment changer les choses?
Selon l'étude, les principaux leviers qui permettraient d'augmenter le TAA résident:
- D'une part dans la réduction du gaspillage alimentaire.
- D'autre part dans l'utilisation des terres arables pour l'alimentation humaine plutôt que pour l'alimentation animale. L'élevage bovin est particulièrement ciblé par les chercheurs.
Recherche Agronomique Suisse estime que l'on pourrait, par exemple, renoncer aux aliments concentrés dans la production laitière. Les terres ainsi libérées permettraient de nourrir des centaines de milliers de personnes. Certes, la production laitière diminuerait de 15%, mais ce chiffre correspond «aux surcapacités du marché laitier». Les chercheur notent toutefois:
D'autres mesures consisteraient à nourrir les porcs avec des déchets, à gérer plus efficacement les pâturages ou à accroître la production de fruits à haute tige dans les prairies.
Bon pour l'environnement
La contraction du cheptel bovin serait, en outre, bénéfique à l'environnement. «Les émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture suisse proviennent principalement de la digestion des ruminants», rappelle Recherche Agronomique Suisse. Les quantités d'ammoniac produites par les bêtes reculeraient aussi.
Selon l'étude, la mise en oeuvre de certaines mesures destinées à augmenter le TAA impliquerait toutefois un changement de politique agricole. Le système actuel, s'appuyant sur les paiements directs et les tarifs douaniers, «soutient beaucoup plus la production animale que la production végétale». (jah/ats)
