«Justice vaudoise, la honte», «En Suisse aussi, la police tue», «Sans justice, pas de paix» proclamaient les banderoles et autres pancartes des manifestants réunis dans le chef-lieu.
Plusieurs discours ont été prononcés, fustigeant la justice vaudoise, aux yeux de laquelle «la vie des personnes racisées», «la vie des personnes qui présentent des troubles mentaux» et «la famille des victimes de violences policières» ne comptent pas. Les militants ont également exhorté le Conseil d'Etat vaudois à «répondre immédiatement de la violence policière dans ses institutions».
Le rassemblement s'est déroulé dans le calme, sans présence policière apparente. Des fumigènes rouges ont clos la manifestation peu avant 16 heures.
Fin novembre, le Ministère public vaudois a rendu une ordonnance de classement dans l'affaire Nzoy. Le Parquet a conclu que le policier, auteur du tir mortel qui a causé le décès du Zurichois d'origine sud-africaine, avait agi en état de légitime défense.
Sous la menace de Nzoy, l'agent «ne disposait ni du temps ni d'autres moyens raisonnablement exigibles de parer cette attaque au couteau autrement qu'en engageant son arme à feu», a justifié le Ministère public. Il a aussi jugé que l'omission de prêter secours ne pouvait être retenue, ni contre cet agent, ni contre ses trois collègues.
L'avocat de la famille de la victime, qui réclame «un procès en bonne et due forme devant un tribunal», a fait recours contre cette ordonnance de classement. Le dossier se trouve désormais dans les mains du Tribunal cantonal vaudois.
À noter finalement que le rassemblement de samedi n'était pas le premier du genre à se tenir dans le canton de Vaud, où quatre hommes noirs sont morts à la suite d'interventions de la police depuis 2016. Des recours sont toujours pendants, mais la justice vaudoise a jusqu'ici toujours innocenté les agents impliqués. (ats/vz)