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C'est moins cher de voler avec Swiss grâce à Trump

La rentabilité de Swiss a chuté sur ces trois derniers mois.
Le bénéfice de Swiss a fortement chuté au premier trimestre.Image: KEYSTONE

Grâce à Trump, c'est moins cher de voyager avec Swiss

La politique douanière du président américain a des conséquences sur l'aviation mondiale. La filiale de Lufthansa s'adapte, avec notamment des billets bradés pour les Etats-Unis.
04.05.2025, 12:0704.05.2025, 12:07
Benjamin Weinmann / ch media
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Le comportement de Donald Trump dissuade de plus en plus les touristes de prendre l'avion pour New York, San Francisco ou Miami. Les informations faisant état de fouilles de téléphones portables à l'entrée sur le territoire américain, d'interrogatoires de plusieurs heures, voire de touristes refoulés, ont un effet dissuasif pour beaucoup. Selon le National Travel and Tourism Office, les voyages en avion en provenance du Canada et du Mexique ont récemment diminué de 23%.

Pour l'instant, la compagnie Swiss dit ne pas constater de baisse aussi importante des réservations pour les Etats-Unis. Du moins pour l'instant. «Nous ressentons une certaine retenue dans la demande suisse», a toutefois reconnu Dennis Weber, directeur financier de Swiss, lors de la présentation des résultats trimestriels de la compagnie.

Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions définitives, car de nombreuses personnes attendent Pâques pour planifier leurs vacances d'été et d'automne. Mais Dennis Weber ne s'attend pas à un coup de frein au deuxième trimestre, car ces voyages ont déjà été réservés et il n'observe pas d'annulations excessives.

Chicago ou New York à prix réduit

Swiss se voit déjà pourtant contrainte de baisser ses prix, en particulier en classe économique:

«Nous avons déjà proposé ici et là des offres attractives afin de stimuler la demande»
Dennis Weber, directeur financier de Swiss

Cela semble bien fonctionner, puisque lorsque les prix baissent, les réservations reprennent, malgré Donald Trump et le climat particulier qui règne aux Etats-Unis. La compagnie aérienne compte bien maintenir ces promotions, et selon elle, «il y a quelques bonnes affaires à faire»

Sur son site web, la compagnie aérienne propose ainsi des vols vers Boston ou Chicago pour environ 400 francs. Et vers Seattle ou San Francisco pour un peu moins de 500 francs. L'enjeu est de taille pour Swiss, car l'Amérique du Nord est la vache à lait de la compagnie aérienne. Et si une forte baisse devait tout de même se produire, Swiss se réserve le droit de supprimer des vols.

La ruée sur le fret

Dennis Weber voit également des avantages dans la situation actuelle. Le franc fort rend les voyages aux Etats-Unis moins chers, car le dollar a lui-même perdu de sa valeur. De plus, la filiale de Lufthansa a profité du chaos douanier dans le secteur du fret. Au premier trimestre, le fret a contribué à hauteur de 30% de plus au bénéfice qu'au même trimestre de l'année précédente.

L'une des raisons est qu'après l'annonce des droits de douane de Trump, de nombreuses entreprises ont rapidement réservé des capacités de vol pour acheminer leur marchandise vers les Etats-Unis avant l'entrée en vigueur des nouvelles taxes. En outre, les flux de fret pour le transport de métaux précieux et de billets de banque dans les deux sens ont également augmenté:

«Cette tendance se poursuit actuellement»
Dennis Weber, directeur financier de Swiss

De plus, les livraisons des boutiques en ligne asiatiques (comme Shein ou Temu) vers la Suisse continuent de prospérer.

Au total, Swiss a réalisé un bénéfice de trois millions de francs au premier trimestre. A la même période de l'année précédente, ce chiffre s'élevait encore à 31 millions. Selon Dennis Weber, ce recul est principalement dû au fait que Pâques, une période traditionnellement propice aux voyages, est tombée cette année au deuxième trimestre. Cet effet aurait diminué le résultat d'un montant à deux chiffres. C'est également pour cette raison que la compagnie aérienne table sur un résultat nettement meilleur au deuxième trimestre.

La hausse des coûts est due en outre aux augmentations salariales et aux nouvelles embauches qui auraient eu un impact négatif sur le résultat. Depuis le début de l'année, Swiss doit également payer 38% de plus à la société de contrôle aérien Skyguide pour les droits de survol. La baisse des prix du carburant a toutefois eu un effet positif. S'ils étaient restés au même niveau que l'année dernière, Swiss aurait été dans le rouge. Le chiffre d'affaires a augmenté de 2% pour atteindre 1,22 milliard de francs, notamment grâce à une légère hausse du prix moyen des billets.

Une flotte d'Airbus clouée au sol

Mais Donald Trump n'est pas le seul à causer des maux de tête à Swiss. Les problèmes persistants liés aux moteurs des Airbus A220 et A320 sont toujours d'actualité. A l'aéroport de Zurich, plusieurs appareils sont immobilisés depuis longtemps, leurs moteurs devant être entretenus plus souvent que prévu. L'année dernière, Swiss a reçu des indemnités du constructeur, qui ont contribué au deuxième bénéfice le plus élevé de l'histoire de la compagnie aérienne. Cependant, ces paiements ne seront pas versés cette année.

Selon Dennis Weber, jusqu'à onze avions sont actuellement cloués au sol. Mais comme il le reconnaît ouvertement, les A220 sont confrontés à de sérieux problèmes de corrosion, notamment au niveau du fuselage. Dennis Weber parle d'une «grande frustration» qui persistera pendant toute la durée de vie des 30 appareils. «Ils nous coûtent de l'argent et ne nous en rapportent pas», conclut-il.

Le problème est qu'en 2016, Swiss a été la première compagnie à acheter le nouvel A220, qui s'appelait alors C-Series et qui était fabriqué par Bombardier. Depuis 2018, les avions sont produits par Airbus sous le nom d'A220. Airbus a pu résoudre les problèmes de corrosion, mais sur les nouvelles commandes.

Les modèles plus anciens, comme ceux de Swiss, nécessiteront encore des travaux de maintenance réguliers. L'achat était-il donc une erreur? Dennis Weber ne souhaite pas s'exprimer en ces termes. Il nous confie: «L'A220 est un excellent avion, quand il vole. Mais il vole trop peu.» Ce problème continuera donc de perturber Swiss.

Traduit de l'allemand par Joel Espi

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