Les mauvaises nouvelles à répétition et les rebondissements aux Etats-Unis génèrent actuellement une énorme incertitude à travers le monde. Elle impacte aussi le secteur du tourisme.
La semaine dernière, les grands voyagistes suisses disaient encore à watson ne constater aucune évolution négative. Les réservations du premier trimestre dépassaient parfois même celles de l'année précédente.
La situation différait quelque peu chez un prestataire de séjours à moto et en voiture. Comme il l'a révélé au Tages-Anzeiger, son chiffre d'affaires a chuté de plus de moitié.
Le Financial Times dresse lui aussi un tableau sombre de la conjoncture. Ainsi, les arrivées depuis l'Europe se seraient littéralement effondrées avec la prise de fonctions de Donald Trump. Selon les données de l'International Trade Administration, ces arrivées ont diminué en mars de 17% en un an pour l'Europe occidentale.
Pour certains pays, cela dépasse même les 20%. Nous en avons sélectionné six parmi ceux ayant connu les baisses les plus importantes, à partir desquels au moins 5000 personnes sont entrées aux Etats-Unis chaque mois. C'est le Danemark qui enregistre la plus forte dégringolade, avec -34%.
La situation reste cependant stable pour d'autres nations. On constate parfois même une légère augmentation. Ainsi, en mars, les visiteurs en provenance des Pays-Bas ont augmenté de 3% par rapport à 2024.
L'Italie (-3%) ou la France (-8%) affichent un fléchissement plus mesuré. C'est -14% pour le Royaume-Uni, première en termes d'entrées aux Etats-Unis en provenance d'Europe occidentale.
Mais le phénomène dépasse les frontières du continent, puisque le monde entier enregistre -12% en mars. La dernière fois qu'un tel crash s'était produit, c'était en 2021, à cause du Covid.
Et qu'en est-il de la Suisse? Elle suit parfaitement la tendance de l'Allemagne, l'Espagne ou du Danemark. Il y a eu en mars 26% de voyageurs en moins depuis la Suisse par rapport à la même période un an auparavant.
Il faut, cependant, prendre en compte deux éléments: la reprise du tourisme après la pandémie a engendré une forte croissance au début de l'année 2023. En 2024 aussi, les chiffres se sont globalement à nouveau rapprochés du niveau d'avant le Covid.
En 2024, Pâques est tombé en mars, une période en général très chargée. Adam Sacks, président de Tourism Economics, déclare toutefois au Financial Times que cela n'explique pas complètement la baisse. Les données de certains aéroports et postes frontières terrestres montrent aussi clairement que «quelque chose est en train de changer. Et c'est une réaction à Trump».
Prenons les entrées depuis la Suisse les chiffres absolus depuis 2016:
Les quelque 24 500 entrées sur le sol américain en provenance de Suisse de mars 2025 sont nettement inférieures à la moyenne (années Covid exclues) des années précédentes. On a seulement enregistré moins de 30 000 arrivées mensuelles en 2017. En 2016, année record, tous les jours fériés de Pâques se situaient en mars, un cas unique. En 2024, le lundi de Pâques est tombé le 1er avril.
Traduit et adapté par Valentine Zenker