Ça y est, les vacances d’été arrivent! C'est ce que pensent les voyageurs avides de pays lointains, ainsi que les compagnies aériennes. Et pour cause. Le nombre d'infections en Suisse est en baisse, la campagne de vaccination progresse et les restrictions de voyage à l'étranger ont été assouplies.
La compagnie aérienne Swiss enregistre une augmentation des réservations pour les mois à venir. En juin et juillet, elle ajoutera ou reprendra des vols vers 49 destinations au départ de Zurich et de Genève. Au total, la filiale de Lufthansa desservira 125 destinations au milieu de l'été, comme Alicante, Brindisi ou Mykonos.
Harry Hohmeister, le directeur de Lufthansa, a récemment déclaré que la demande de vols en juillet et en août est dix à onze fois plus élevée qu'il y a quatre semaines. Alors, bientôt sous le soleil des tropiques? Pas vraiment. En effet, le boom des réservations menace de surcharger l’infrastructure, qui est à l’arrêt depuis des mois – d’autant plus que le processus de voyage est devenu plus compliqué, en raison des mesures liées au Corona.
L’association européenne des aéroports (ACI), qui comprend les aéroports de Zurich, Bâle et Genève, met désormais en garde contre le chaos et les longues files d’attente durant la période des vacances.
L'association prévoit que le nombre de passagers devrait presque tripler en août par rapport à mai. «Bien que cela reste en deçà des niveaux de trafic pré-pandémique, ce sera un défi sans précédent de gérer une telle augmentation», écrit l’Airports council international europe (ACI), en citant plusieurs raisons. L’une des raisons concerne la «distanciation sociale», qui entraîne une limitation de l'espace et qui devrait poser problème surtout aux heures de pointe.
Une autre raison est le fait que «les passagers doivent désormais passer des contrôles supplémentaires pour vérifier leurs certificats de test Covid-19 ou leurs documents de quarantaine». Ces contrôles sont effectués par les autorités officielles, les compagnies aériennes ou les employés de sociétés des enregistrements au sol – selon la destination, on a affaire à une autre instance.
De plus, les contrôles sont souvent effectués plusieurs fois avant le décollage et après l’arrivée, ce qui entraîne des retards et ralentit le système aérien. Par ailleurs, l’incertitude règne toujours en ce qui concerne les passeports de vaccination numériques. L’Union européenne (UE), ainsi que l’association du secteur aérien International air transport association (IATA), basée à Genève, préparent une marche à suivre. La Suisse est également en train de développer un certificat de vaccination numérique qui devrait être compatible avec celui de l'UE.
Toutefois, beaucoup d’incertitudes se profilent pour savoir comment toutes ces solutions se conjugueront pour les voyages internationaux.
Le directeur général de l’IATA, Olivier Jankovec, parle d’une incertitude et complexité sans nom dans la planification aérienne de cet été.
Il appelle les gouvernements européens à résoudre rapidement ces problèmes et à travailler plus étroitement avec les aéroports et les compagnies aériennes. Les règles relatives à la distance sociale devraient être réexaminées, car de plus en plus de passagers sont vaccinés. De plus, les contrôles des documents liés au Covid ne devraient pas avoir lieu plus d’une fois par voyage et la carte de vaccination européenne devrait arriver au plus tard début juillet, a-t-il déclaré.
Bettina Kunz, porte-parole de l'aéroport de Zurich, confirme qu'il peut y avoir des temps d'attente plus longs à l'enregistrement ou à la sécurité, en raison de l'extension des contrôles de documents. L'EuroAirport de Bâle et l'aéroport de Genève attestent également cette déclaration. Selon la porte-parole Bettina Kunz, il est donc conseillé d'arriver tôt et de s’informer sur les règles d'entrée dans le pays de destination avant de voyager. Par exemple, il arrive souvent qu'une personne ait effectué un test d'antigène rapide au lieu d'un test PCR. Le porte-parole de l'aéroport de Genève recommande d'arriver au moins deux heures avant le départ et de préparer tous les documents nécessaires.
Bettina Kunz parle d’un défi, car d’une part, plus d’efforts sont nécessaires pour gérer les heures de pointe et d’autre part, les partenaires des aéroports essaient de s’organiser de la façon la plus économique possible. A cet égard, le comportement de réservation à court terme des clients n'aide pas. Néanmoins, les compagnies aériennes affirment que, pour la première fois, de nombreuses personnes réservent à nouveau un peu plus longtemps à l'avance – plusieurs semaines au lieu de quelques jours seulement avant le départ. L'aéroport de Genève le confirme également.
Cet été, aux heures de pointe de l’aéroport de Zurich, des «managers du flux de passagers» seront déployés, c'est-à-dire que des employés dirigeront le flux de passagers et contrôleront le respect des mesures de sécurité. L’EuroAirport serait même en train d'embaucher du personnel supplémentaire pour optimiser la gestion des passagers, selon une porte-parole de l’entreprise.
La réouverture du bloc E à Zurich, qui était fermé depuis quelques mois, devrait également aider la gestion de l’espace dans l’aéroport. En juin, il sera ouvert pendant au moins deux week-ends, précise la porte-parole de l’aéroport de Zurich. Cependant, le «Skymetro», qui amène les passagers vers le quai E, fonctionne avec un nombre réduit de voyageurs, afin de garantir une distance suffisante. Des annonces, des affiches et des autocollants au sol rappellent le respect de la distanciation sociale et l'obligation de porter un masque.
La porte-parole de l'EuroAirport de Bâle souligne que tous les passagers doivent être conscients que les règlements de voyage et les horaires des vols peuvent être modifiés à tout moment et qu'il faudra accepter des temps d'attente plus longs.
Néanmoins, la porte-parole souligne que les informations seront fournies le plus tôt possible. Après tout, une fois ce processus ardu surmonté, la joie de la plage et du soleil devrait être encore plus grande.